Pour l’ambassadeur de Turquie en Algérie : « 5 à 20% des algériens sont d’origine turque »

5
2061
Erdogan, l'Otoman
Erdogan, l'Otoman

ALGER (TAMURT) – A en croire l’ambassadeur de Turquie à Alger, Mehmet Mücahit Küçükyılmaz, 5 à 20 % de la population algérienne serait d’origine turque. C’est ce qu’il a récemment déclaré à l’agence Anadolu sans que ses affirmations ne soient démenties par le régime algérien. D’ailleurs, beaucoup d’internautes algériens, qui préfèrent le terme « présence » ottomane (1516-1830) à une occupation, tentent de justifier cette déclaration, en affirmant que les ottomans sont restés en Algérie trois siècles. Une vision de l’histoire que ne partagent pas les kabyles. Ceux-ci croient qu’au-delà de la délivrance des côtes méditerranéennes de la main des espagnols, les ottomans ont appliqué une politique d’oppression et de discrimination des autochtones depuis le déparquement des armées turques sur les côtes de Bgayet au 16e siècle, sous les ordres de Khair-Eddine Barbaros.

Dans un entretien accordé à l’agence de presse Anadolu, l’ambassadeur turc à Alger a avancé sans préciser sa source qu’entre 5 et 20 % de la population algérienne est d’origine turque. Ne s’appuyant sur aucune étude scientifique, le diplomate turc justifie ce chiffre en expliquant que les peuples turc et algérien renferment des noms de famille similaires, en plus de la ressemblance de leurs traditions et plats. Ce qui est certain est que durant la Régence d’Alger par les ottomans, ces derniers, notamment les janissaires, se mariaient avec des algériennes. Les descendants de ces unions s’appelaient les Kouloughlis, un terme turc signifiant « fils de serviteur ». Ils étaient établis principalement à Alger, Constantine et Tlemcen. Par ailleurs, la Kabylie de l’époque jouissait d’une autonomie par rapport à la Régence d’Alger. Deux royaumes gouvernaient les territoires kabyles durant cette période. Il s’agit des royaumes kabyles indépendants d’Ath Abbès et Koukou. Ces derniers luttaient en permanence contre la Régence d’Alger. L’on peut citer les célèbres batailles des Zouaoua (1746-1747) et des Aït Irathen (1754) contre l’armée ottomane. Néanmoins, parfois les tribus kabyles concluaient avec l’autorité ottomane des alliances ponctuelles. Si les ottomans sont parvenus à contrôler les zones côtières, ils n’ont pas réussi à soumettre tous les territoires de la Kabylie, notamment les régions montagneuses.

Aujourd’hui, et au nom de l’Islam, l’Algérie et les algériens feignent d’ignorer que l’empire ottoman avait établi dans la région une organisation sociale oppressive, en plus du pillage et de l’exploitation des richesses des populations locales. Les Algériens étaient réduits à des citoyens de seconde zone. Malgré cela, des Algériens considèrent l’occupation ottomane comme un âge d’or ou une période glorieuse de l’Algérie. Ils font aussi semblant d’ignorer que la Turquie a refusé de voter en faveur de la résolution de l’ONU pour l’indépendance de l’Algérie.

Arezki Massi

5 Commentaires

  1. Le fantasme ottoman continue…
    Ah, les chiffres magiques sans sources, une grande tradition… turque apparemment. Selon l’ambassadeur Mehmet Mücahit Küçükyılmaz, 5 à 20 % des Algériens seraient d’origine turque. Pourquoi pas 50 % pendant qu’on y est ? Ou 110 %, pendant qu’on surchauffe la calculette ?

    Rappel 1 : Les Kouloughlis, descendants de mariages entre janissaires et femmes algériennes, existaient, certes. Mais ils formaient une minorité visible principalement dans trois villes (Alger, Constantine, Tlemcen). Ça ne suffit pas à repeindre tout un peuple en ottoman.

    Rappel 2 : La Kabylie — et plus largement l’intérieur du pays — a activement résisté à la régence ottomane. Des royaumes indépendants comme Koukou et Ath Abbès ne prenaient pas leurs ordres d’Istanbul, mais plutôt les armes contre elle.

    Statistique bonus : Selon le dernier recensement des mythes politiques recyclés, « ressemblance de plats et de prénoms » ne suffit toujours pas comme preuve ADN.

    Couscous, chorba, dolma… Même si nos cuisines se ressemblent, personne n’a encore proposé une loi génétique qui dit « qui mange le même plat, partage le même arbre généalogique ».

    Et puis, si on suit cette logique, les Japonais sont espagnols : ils mangent des omelettes et aiment les sabres. Argument béton.

    L’empire ottoman en Algérie : un Airbnb qui a trop duré

    Les Ottomans ont débarqué en 1516, ont sécurisé quelques ports et se sont autoproclamés « sauveurs de l’Algérie ». En réalité, ils ont surtout sauvé leurs caisses. Taxation lourde, esclavage, exploitation… Ce n’est pas une légende kabyle : c’est dans les archives.

    Et pendant ce temps, la Turquie moderne, si amoureuse de l’Algérie, refusait de soutenir son indépendance à l’ONU en 1955. L’histoire, ce n’est pas qu’un décor oriental, c’est aussi une mémoire à jour.

    En résumé :
    L’ambassadeur turc a peut-être confondu ses notes d’histoire avec une fanfiction ottomane. 5 à 20 % de la population algérienne d’origine turque ? Non.
    Par contre, 100 % des Algériens et des Kabyles savent très bien faire la différence entre alliés de circonstance, envahisseurs opportunistes, et fables diplomatiques.

  2. De toute façon mis à part ceux qui se reconnaissent imazighen au sens noble du terme (hommes épris de liberté) , les mutants formatés d’Algérie se prétendront d’origine turque , arabe ou n’importe quoi plutôt que de reconnaître que le sang qui coule dans leurs veines est autochtone, comme si cela les rendait supérieurs , ces complexés de Stockolm. Il en est pour qui reconnaître ses erreurs est une marque de faiblesse et il ne leur reste pour recours que la fuite en avant dans le mensonge. De pauvres hères qui errent depuis plus de 14 siècles maintenant !

  3. La déclaration de l’ambassadeur turc : un discours idéologique travesti en fait historique
    L’ambassadeur turc, Mehmet Mücahit Küçükyılmaz, avance que 5 à 20 % de la population algérienne serait d’origine turque, sans citer de sources scientifiques. Cette affirmation sans fondement vérifiable repose sur :
    Des critères très flous : noms de famille, cuisine, traditions…
    Une vision culturaliste qui associe ressemblance à filiation, ce qui est historiquement douteux.
    Une volonté diplomatique claire de raviver des liens identitaires entre la Turquie actuelle et l’Algérie ottomane, au service de la politique néo-ottomane d’Erdogan.
    Cette déclaration s’inscrit dans une logique d’influence culturelle et politique turque au Maghreb, notamment en Algérie et en Tunisie. Il s’agit d’un soft power assumé, destiné à raviver une image positive de l’Empire ottoman dans les esprits.
    La mémoire ottomane : fracture entre vision arabo-islamiste et mémoire kabyle
    Le message fait bien ressortir la divergence d’interprétation historique entre :
    a) Une partie des Algériens arabisés ou islamistes, qui parlent de « présence ottomane » plutôt que d’ »occupation », et considèrent cette époque comme un âge d’or musulman, en lien avec l’Umma islamique.
    b) Les Kabyles et d’autres populations berbères, qui ont conservé une mémoire de résistance face à la Régence d’Alger, et qui rejettent l’idée d’un héritage glorieux.
    « Les royaumes kabyles d’Ath Abbès et Koukou » sont évoqués à juste titre comme des pouvoirs locaux autonomes et résistants à l’ingérence ottomane. Des batailles comme celles des Zouaoua (1746-1747) ou des Aït Irathen (1754) rappellent que la Kabylie n’a jamais été pleinement soumise, même par les puissances musulmanes impériales.
    Les Kouloughlis : une réalité démographique, mais marginale
    L’existence des Kouloughlis (descendants des unions entre janissaires turcs et femmes locales) est une réalité historique documentée. Ils étaient : Minoritaires. Principalement établis à Alger, Tlemcen et Constantine. Parfois considérés eux-mêmes comme citoyens de seconde zone par les Turcs de pure souche (dits « Turcs de la régence »).
    La tentative de faire croire qu’ils représentent aujourd’hui jusqu’à 20 % de la population algérienne est historiquement et démographiquement exagérée et infondée.
    Une vision critique de l’héritage ottoman
    Le texte met en lumière une vérité souvent éludée : l’administration ottomane en Algérie était autoritaire, discriminatoire et extractiviste.
    Les Ottomans pillaient les richesses locales, notamment via la taxation et la réquisition.
    Les populations locales, notamment les Kabyles, étaient marginalisées dans les cercles de pouvoir.
    L’administration turque n’intégrait pas les autochtones à part entière : ils étaient « protégés », mais non égaux.
    Cette critique est rarement formulée dans le discours algérien officiel, qui glorifie l’empire ottoman au nom de l’islam, alors que la réalité historique est beaucoup plus nuancée, voire sombre.
    L’attitude actuelle de la Turquie : diplomatie d’influence et mépris historique
    Le message souligne que la Turquie contemporaine ne se comporte pas en allié loyal :
    Elle a refusé de voter pour l’indépendance de l’Algérie à l’ONU, ce que peu d’Algériens savent.
    Son ambassadeur impose un discours historique partial en territoire algérien, sans réaction du régime.
    Ce silence des autorités algériennes face à des propos aussi sensibles révèle une soumission diplomatique déguisée, ou à tout le moins une volonté d’éviter tout conflit avec Ankara.
    Implications identitaires et politiques en Algérie aujourd’hui
    Ce message reflète un débat profond sur l’identité algérienne, souvent occulté :
    Qui sommes-nous ? Des Arabes, des Berbères, des Turcs, des Africains ?
    Quelle mémoire choisit-on de glorifier ? Celle de la résistance locale (kabyle, berbère, etc.) ou celle des empires musulmans dominateurs ?
    Peut-on encore continuer à mentir sur notre histoire sous prétexte d’unité nationale ?
    Le message met en lumière une exigence légitime : la déconstruction des récits historiques fabriqués, pour enfin affronter les vérités complexes et souvent douloureuses du passé algérien.
    Conclusion : une dénonciation salutaire du mythe ottoman
    Ce texte est une mise au point nécessaire :
    Il démystifie l’image romantique de l’empire ottoman véhiculée par certains milieux algériens pro-islamistes.
    Il remet en lumière les résistances locales, notamment kabyles, souvent effacées des manuels scolaires.
    Il questionne le silence gênant des autorités algériennes face aux tentatives d’influence culturelle étrangère.
    Enfin, il rappelle à la Turquie qu’elle n’a aucun droit historique à se présenter comme « mère patrie » des Algériens.

    • « Quelle mémoire choisit-on de glorifier ?  »
      Pour cela, il faut cesser de croire à l’histoire véhiculée par la France. »
      Tant que vous refuserez de relire l’histoire par vous-mêmes, ils vous feront prendre des vessies pour des lanternes.
      Il n’existe pas d’ethnie arabe. À l’origine, ce terme désignait des nomades pilleurs. C’était aussi une façon d’insulter une personne ou une communauté. Aujourd’hui, on dit « gitans » à propos de tous les gens du voyage. Évidemment, il n’y a pas eu conquête islamique. L’islam était déjà présent la. C’était du christianisme unitaire arien.
      Tant que vous refuserez d’accepter que la France est à l’origine d’une ethnie arabe et qu’elle a propagé l’islam, vous resterez sous la dépendance de tous.
      En vous libérant de l’histoire officielle, vous vous libérerez du joug colonial.
      Par exemple, les « Ottomans » n’ont eu leur empire qu’avec l’aide de la France. Sans la France, Barberousse n’aurait pas battu les Kabyles.

  4. Il raconte n’importe quoi, mais les Algériens le croient. Tous les Ottomans n’étaient pas des Turcs. Il y avait plusieurs nationalités. Des Albanais, des Sardes, des Grecs, des Bosniaques, des Kurdes, etc. Tout ce monde merdique s’alliait avec la France, qui les protégeait depuis le début.
    Le colonialisme franco-ottoman a duré cinq siecles, normal qu’il se trouve des fils de putes durant ce temps.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de confidentialité, ainsi que les Conditions de service Google s’appliquent.