Répression en Kabylie, antisémitisme et atteintes aux libertés : L’Algérie épinglée par un rapport d’Etat américain

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La repression de la police algérienne
La repression de la police algérienne

ALGER (TAMURT) – Le rapport annuel de département d’Etat américain sur la situation des droits humains dans le monde pour l’année 2024 vient d’être publié, en ce mois d’août. L’Algérie est sévèrement épinglée pour sa répression en Kabylie, la pratique de la torture, l’antisémitisme, ainsi que pour des arrestation et détentions arbitraires.

« La situation des droits de l’homme en Algérie s’est détériorée au cours de l’année en raison d’une répression accrue, notamment de la liberté d’expression et d’association », lit-on en préambule de ce rapport. Le document signé par le département d’Etat américain fait était de plusieurs violations des droits humains enregistrés en Algérie en 2024. Ces violations concernent des personnes victimes de « disparitions, de torture ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, arrestations et détentions arbitraires, de graves restrictions à la liberté d’expression et à la liberté des médias ». Ce même rapport révèle que des journalistes ont subi des « violences ou des menaces de violence », des militants politiques et des journalistes ont fait l’objet « d’arrestations et de poursuites », alors que les chrétiens subissent des « restrictions à la liberté religieuse ».

En effet, les chrétiens kabyles sont privés de leurs lieux de culte suite à la campagne de fermeture des églises menée par le régime algérien en Kabylie depuis 2018. A ces fermetures arbitraires, s’ajoutaient les poursuites judiciaires contre une cinquantaine de chrétiens et responsables d’églises. L’Algérie a été également épinglée à cause de l’article 87 bis instrumentalisé par le régime algérien pour notamment arrêter et emprisonner les indépendantistes kabyles, faussement accusés de terrorisme. En 2024, plusieurs militants kabyles ont été arrêtés dans le département de Bgayet pour délit de « kabylité ». Parmi eux figurent l’universitaire Mira Moknache, Rafik Belayel, Khoudir Bouchelaghem, Tahar Achiche, Belmokdad Fateh et Ghilas Benkerou. Ils attendent toujours la programmation de leur procès.

Concernant les actes d’antisémitisme et d’incitation à l’antisémitisme, le rapport d’Etat américain souligne que « des responsables religieux et de la société civile ont signalé que la communauté juive était confrontée à des obstacles non officiels liés à la discrimination religieuse pour accéder à l’emploi public et à des difficultés administratives dans ses relations avec le gouvernement ». La population juive d’Algérie comptait moins de 200 personnes, selon ce même rapport. Celui-ci déplore aussi le fait que le ministère de la Culture a annulé un événement organisé dans une librairie en Kabylie pour un ouvrage intitulé « L’Algérie juive ».

Ce rapport est revenu aussi sur l’arrestation arbitraire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal le 16 novembre 2024 et son accusation de « terrorisme » par la justice algérienne.

Aksil K.

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