ALGER (TAMURT) – La cour d’appel d’Alger a programmé le nouveau procès de la militante kabyle et ancienne détenue Kamira Nait Sid pour le 25 novembre prochain, a indiqué son avocate Fetta Sadat. Ce nouveau procès intervient à la suite de la cassation de sa condamnation par la cour suprême, alors que Kamira Nait Sid, libérée le 1er septembre dernier, a purgé la totalité de sa peine, à savoir 3 ans de prison ferme.
Le calvaire judiciaire de la coprésidente du Congrès mondial amazigh (CMA), une ONG internationale qui défend les droits des peuples amazighs, n’est pas encore terminé. Elle sera rejugée à partir de novembre de cette année parce que la cour suprême algérienne avait décidé, en avril dernier, d’annuler sa condamnation à la suite du pourvoi en cassation formé par ses avocats.
Le hic est que la militante kabyle Kamira Nait Sid avait purgé la totalité de cette peine finalement annulée par la cour suprême. Pour rappel, cette brave femme a été enlevée le 24 août 2021 près de son domicile à Draa-Ben-Khedda, en Kabylie, par les services de sécurité algériens avant qu’elle ne soit présentée, le 1er septembre de la même année, devant le juge du tribunal d’Alger. Celui-ci avait ordonné sa mise sous mandat de dépôt. Elle a été faussement accusée de ‘’terrorisme’’ par la justice algérienne sur la base de l’article 87 bis du code pénal.
D’aucuns se demandent comment une femme, qui avait bénéficié en 2015 d’une bourse de l’ONU pour une formation sur les droits de l’homme et qui a participé à un grand nombre de conférences internationales, notamment sur les questions relatives aux droits des peuples autochtones et le changement climatique, s’est subitement transformée en « terroriste ». Plusieurs ONG et Etats membre du conseil des droits de l’homme de l’ONU ont demandé à l’Algérie, ne novembre 2022, l’abrogation de l’article 87 bis, qui renferme une définition vague du terrorisme.
En vérité, cet arsenal juridique a été mis en place par le régime algérien pour incriminer l’acte politique, notamment la revendication légitime du peuple kabyle à disposer de lui-même. Depuis la promulgation de cet article controversé, la chasse est donnée aux indépendantistes kabyles et à d’autres militants kabylistes.
Aksil K.