Kabylie: les automobilistes, sont-ils obligés d’exhiber le drapeau algérien ?

KABYLIE (TAMURT) – Le mépris des services dits de sécurité, en Kabylie envers les citoyens, n’a pas de limites. Les automobilistes, pour échapper au harcèlement des services de la gendarmerie et de la police, sont obligés d’orner leurs véhicules par des drapeaux algériens.

« C’est en quelques sortes en vogue, ces derniers temps en Kabylie, de voir des véhicules ornés de drapeaux algériens. À vrai dire, c’est pour éviter d’être arrêté et verbalisé par n’importe quel motif par les services de sécurité, surtout au niveau des barrages de gendarmerie. Je suis un transporteur de voyageur comme vous voyez et depuis que j’ai placé ce drapeau sur le tableau de bord de mon bus, les gendarmes ne me serrent plus », nous confie un chauffeur de bus à Tuvirret (Bouira).
Effectivement, ce témoignage n’est pas singulier. Ils sont nombreux les véhicules, dans les quatre coins de la Kabylie, qui sont ornés de drapeaux algériens.

Quant au drapeau jaune et vert, même celui de la JSK, ils sont strictement interdits en Kabylie. Lors du dernier match de l’équipe nationale algérienne tenu au stade Hocine Ait Ahmed à Tizi Ouzou, des milliers de drapeaux algériens ont été déposés sur les gradins par la police et leurs indicateurs. Le régime colonial veut imposer le drapeau algérien en Kabylie contre la volonté des citoyens.

 » Nous aussi, on ne doit pas abdiquer. Je ne mettrai jamais un drapeau dans ma voiture juste pour plaire aux gendarmes et aux policiers. On ne doit pas se laisser faire quand même, c’est une question de dignité avant tout. Nos ancêtres n’ont jamais courbé l’échine devant aucun envahisseur. J’appelle tous mes frères Kabyles à retirer le drapeau algérien de leurs voitures ou commerce. En Kabylie, on est chez nous ! », fulmine Arezki, lui aussi transporteur de voyageur de la ville de Tuvirret.

Idir Yatafen