ALGER (TAMURT) – Dans le monde entier, lorsque un écrivain ou un intellectuel est emprisonné, naturellement ce sont les autres écrivains qui se solidarisent, se soulèvent et protestent jusqu’à sa libération.
En Algérie, c’est le contraire. Alors que des milliers d’écrivains, artistes, journalistes, femmes et hommes de lettres sont mobilisés dans les quatre coins de la planète pour libérer Boualem Sansal, les écrivains algériens font semblant de ne pas avoir entendu que Sansal risque de mourir en prison. À leur tête, l’ancien militaire devenu écrivain Yasmina Khadra, qui préfère regarder ses souliers lorsque le nom de Boualem Sansal est évoqué. Il n’a jamais soufflé le moindre mot sur cette détention injuste.
Même pas un mot de compassion. Certains disent qu’il est même « content de voir Sansal derrière les barreaux par jalousie ». Pour son silence radio, « tel un soldat obéissant », Yasmina Khadra a été reçu en grande pompe au palais d’El Mouradia par Tebboune. Il a été primé et salué par la présidence, ce lundi après-midi. Au même moment, Boualem Sansal croupit derrière les barreaux du régime algérien et lutte de toutes ses forces contre la maladie du cancer. Sans aucun scrupule et toute honte bue, Yasmina Khadra avait remercié chaleureusement les autorités algériennes pour l’avoir récompensé.
Pauvre Algérie. Yasmina Khadra n’est pas le seul écrivain algérien qui ne soutient pas Sansal. Ils sont nombreux à être dans son cas. Hormis quelques écrivains kabyles qui ont eu le courage d’apporter leur soutien à Sansal, les écrivains algériens préfèrent tourner le dos à la liberté d’expression et soutenir l’oppresseur.
Idir Yatafen