Alger accordera-t-il un visa au Me F. Zimeray après son maintien par Boualem Sansal ?

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Maître Francois Zimeray,
Maître Francois Zimeray,

ALGERIE (TAMURT) – Si l’écrivain Boualem Sansal s’est défendu tout seul lors de son procès de première instance, il a affirmé, hier mardi, à la présidente de la Cour d’appel d’Alger qu’il compte maintenir son avocat Me François Zimeray pour le défendre lors de son procès en appel, fixé au 24 juin prochain. La question est de savoir si le régime algérien lui accordera-t-il cette fois-ci un visa, après le lui avoir refusé auparavant ?

Condamné en première instance à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DZD, Boualem Sansal a demandé, mardi 20 mai, à la présidente de la Cour d’appel d’Alger le report de son procès pour mieux préparer sa défense, tout en lui annonçant qu’il maintient son avocat français François Zimeray. Pour rappel, celui-ci a vu sa demande de visa, formulée en décembre dernier pour se rendre en Algérie et défendre son client, refusée. Dans un communiqué rendu public à l’époque, cet avocat d’origine juive a considéré ce refus comme une entrave à « l’exercice de la défense, sans laquelle il n’y a pas de procès équitable ». Effectivement, l’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans et souffrant d’un cancer, s’est défendu tout seul devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, qui l’a condamné le 27 mars 2025 à 5 ans de prison ferme, alors que le parquet avait requis une peine de 10 ans ferme.

Selon des sources proches de l’auteur du livre « Le Serment des barbares », des émissaires du régime algérien avaient demandé à Boualem Sansal de changer d’avocat pour la simple raison qu’il est d’origine juive. Connu pour son franc-parler et ses critiques vis-à-vis du régime algérien et des islamistes, cet ancien haut cadre au ministère algérien de l’industrie est poursuivi pour des chefs d’inculpation d’« atteinte à l’unité nationale», «outrage aux institutions de l’Etat», «usage de pratiques pouvant nuire à l’économie nationale», «détention d’enregistrements vidéo et de publications dont le contenu constitue une menace à la sécurité et à la stabilité nationales».

Des déclarations faites un mois avant son arrestation au média français Frontières, où il estimait qu’une partie de l’Ouest algérien appartenait avant la colonisation française au Maroc sont à l’origine de son interpellation mi-novembre à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger et son placement en détention.

Arezki Massi

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