PARIS (TAMURT) – L’ancienne entraineure de l’équipe nationale féminine cadette d’Algérie (2020-2022), Dyhia Chikhi, vient d’annoncer son recrutement par un club français du karaté de Villeneuve-la-Garenne. L’enfant de Fréha, dans le département de Tizi Wezzu, en Kabylie, a par le passé dénoncé, et à plusieurs reprises, des pratiques de népotisme et d’amateurisme au sein de la fédération algérienne de karaté.
« Je suis heureuse de vous annoncer que je serai officiellement recruté pour la saison prochaine par le club de karaté de Villeneuve-la-Garenne », a écrit cette vice-championne du monde en 2009, au Maroc. A l’adresse des sportifs « déçus, découragés ou abandonnés dans leur parcours sportif, notamment dans le karaté », Dyhia Chikhi tend la main : « Mon objectif est clair : créer un club en France, un véritable foyer pour notre communauté sportive, un espace où chacun pourra continuer sa carrière dans le respect, la dignité et l’excellence », a-t-elle promis. « Beaucoup ont perdu espoir, non pas par manque de talent ou de volonté, mais par absence de soutien et de reconnaissance », a affirmé Dyhia Chikhi, qui a souffert des pratiques de favoritisme des responsables algériens du karaté do.
Pour rappel, lors des JO de Paris 2024, pas moins de cinq membres de la délégation algérienne avaient pris la fuite dès leur arrivée en France. Au mois de mai dernier, Dyhia Chikhi a révélé qu’un karatéka a été écarté par ces mêmes responsables car il s’est solidarisé avec elle. « Je tiens à exprimer mon profond regret concernant la non-sélection de cet athlète pour le championnat du monde. Il m’a été rapporté que cette décision a été motivée uniquement par le fait qu’il a commenté l’une de mes publications. On lui aurait dit : “Tu ne seras pas sélectionné parce que tu soutiens Dyhia Chikhi‘’ », a dénoncé cette championne d’Afrique en 2011 (Mozambique).
En 2023, elle a lancé de graves accusations de népotisme contre le président de la Fédération algérienne de karaté do, Yacine Gouri. « Je me suis retirée de l’équipe nationale cadettes, car le président de la fédération m’a obligé à sélectionner sa nièce. Bien qu’elle n’ait pas été convoquée, elle s’est présentée aux sélections, et même si je ne l’avais pas choisi, elle a été sélectionnée quand même », avait-elle déploré.
Lyes B.
Elle va enfin vivre sa vie de sportive, de l’Algérie de dictature militaire et islamique à la France de liberté et de perspective.