ALGÉRIE (TAMURT) – Agacé et gêné de voir Tizi Ouzou et Vgayet toujours classées premières dans les résultats scolaires, depuis 1962 à ce jour, l’actuel ministre algérien de l’Éducation, un certain Mohamed Sghir Sadaoui, a trouvé la parade pour reléguer la Kabylie à la seconde place. Il a inclus les résultats d’une seule école algérienne dans le classement des wilayas et ainsi il considère cette école première et toutes les écoles de Tizi Ouzou deuxièmes.
Selon quelle logique classe-t-on une école avec toutes les wilayas ? Le comble, y a plus de dix collèges à Tizi Ouzou qui ont obtenu un taux de réussite supérieur à cette école citée par le ministre raciste, à l’image du collège d’Ath Douala qui a eu 95 % de taux de réussite. Ils seront classés où ces écoles kabyles qui ont obtenu des résultats nettement supérieurs à celle que le ministre a placée devant la wilaya de Tizi Ouzou ?
À Tizi Ouzou la colère gronde. Pis encore, aucune réaction du gouvernement algérien devant les pratiques racistes et anti-Kabyle du ministre de l’Éducation. Même la direction de l’éducation de Tizi Ouzou parle de classement de Tizi Ouzou en deuxième place. Aucune association de parents d’élèves n’a dit un mot devant un acte raciste assumé au sein de l’institution algérienne. Le silence du gouvernement algérien confirme qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé mais d’un acte officiel assumé par le gouvernement algérien. Même les partis politiques gardent le silence.
Les Kabyles restent un peuple émancipé, cultivé et qui accorde une place sacrée au savoir, d’où il tient sa force. Un peuple laïc, démocrate et pacifique. Des qualités qui dérangent le régime algérien qui préfère une société islamisée qui sacralise la médiocrité et l’ignorance, à l’image de leur ministre de l’Éducation, Mohamed Sghir.
Idir Yatafen
Ce qui se passe avec ce classement truqué n’est ni une surprise, ni un simple « malentendu administratif ». C’est une manœuvre délibérée, grossière et insultante, qui trahit une vieille obsession de l’État algérien : invisibiliser, rabaisser et marginaliser la Kabylie, surtout quand elle excelle.
Depuis 1962, malgré l’arabisation forcée, la répression politique, la censure culturelle et les discriminations institutionnalisées, la Kabylie a toujours brillé par ses résultats scolaires, son attachement au savoir, à la pensée critique, à la laïcité et à la liberté. Elle incarne exactement ce que ce régime autoritaire combat : une population éveillée, instruite, qui refuse l’obscurantisme et la soumission.
Le « classement » imposé par Mohamed Sghir Sadaoui, ministre notoirement aligné sur la médiocrité ambiante, ne repose sur aucune logique pédagogique ou statistique. Comment ose-t-on comparer une seule école à une wilaya entière composée de dizaines d’établissements ? C’est une insulte à l’intelligence des Algériens. Le message est clair : l’État préfère manipuler les chiffres pour apaiser son ego que de reconnaître le mérite là où il se trouve.
Plus grave encore est le silence complice des institutions : aucun mot du gouvernement, aucune protestation officielle des partis politiques, ni des associations censées défendre l’éducation ou les droits des élèves. Ce silence est le vrai scandale. Il prouve que cette démarche n’est pas une erreur isolée, mais une stratégie étatique assumée.
Mais qu’ils se rassurent peu : la Kabylie n’a pas besoin de leur validation falsifiée pour exister, ni pour briller. Elle continuera d’avancer, de cultiver l’excellence, de défendre le savoir, parce que c’est dans son ADN. Ce n’est pas un faux classement qui effacera 60 ans de résistance intellectuelle, ni un ministre zélé qui changera la réalité. La Kabylie n’a pas besoin d’être classée première pour être première. Elle l’est déjà, et elle le restera