ALGER (TAMURT) – Avant même la proclamation des résultats officiels de la mascarade électorale algérienne du 07 septembre, le candidat des islamistes crie à la fraude. Dans un communiqué rendu publique, ce dimanche, la direction de campagne de Abdelaali Hassani Cherif a dénoncé le « retour d’anciennes pratiques » comme « les pressions » exercées sur les responsables des centres de vote pour « gonfler les résultats ». En somme, des larmes de crocodile, car ce même candidat était conscient de son rôle de figurant dans ce scrutin joué à l’avance.
L’une des bizarreries de cette élection présidentielle algérienne est le recours de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) à « la moyenne » de taux de participation. Or, normalement un taux de participation est le résultat d’un calcul précis et clair, à savoir le nombre d’électeurs divisé par le nombre d’inscrits. En outre, le candidat du Mouvement pour la société et la paix (MSP), de mouvance islamiste, reproche à l’ANIE le fait de ne pas remettre aux représentants des candidats les procès-verbaux de dépouillement.
Ce parti a également soulevé des « cas de votes par procuration en groupe ». Pour rappel, le taux de participation au scrutin présidentiel de décembre 2019, boycotté par la Kabylie, était de 39,83% (60% d’abstention). L’enjeu de la présidentielle du 07 septembre était justement le taux de participation, qui conférerait un semblant de légitimité à Abdelmadjid Tebboune.
La manipulation des résultats et le bourrage des urnes n’est pas nouveau en Algérie. Les candidats non désignés par l’armée qui participent au scrutin le savent à l’avance. Par ailleurs, si le candidat des islamistes est sorti de son silence pour crier à la fraude, le FFS est plongé dans un profond sommeil. Peut-être, assommé par son échec en Kabylie, qu’il voulait entrainer coûte que coûte dans ce simulacre de scrutin.
Arezki Massi