Drapeau amazigh : c’est à la justice de trancher selon Gaid-Salah

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Drapeau amazigh
Drapeau amazigh

ALGERIE (TAMURT) – Le général Ahmed Gaid-Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne et vice-ministre de la Défense nationale a affirmé mardi que c’est à la justice de trancher si oui ou nom les porteurs du drapeau amazigh, actuellement incarcérés, sont passibles d’être maintenus en prison ou s’ils devraient être libérés.

Ahmed Gaid-Salah, également vice-ministre de la Défense, et présenté comme l’homme fort du pouvoir algérien actuellement, a de ce fait remis à sa place le président de l’état Abdelakder Bensalah qui a laissé entendre, il y a moins d’une semaine, que dans le sillage du dialogue, la libération des manifestants incarcérés pour avoir brandi des drapeaux amazighs lors des marches d’Alger, pourrait constituer une mesure de détente. Gaid-Salah désavoue ainsi publiquement le chef de l’état. «Il m’appartient de mettre en exergue certaines de ces idées empoisonnées que véhicule la bande et qu’adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d’elle, notamment l’appel à l’élargissement des détenus, qualifiés à tort comme des prisonniers d’opinion, en guise de dispositions d’apaisement selon eux », a affirmé Gaid-Salah au sujet des porteurs du drapeau amazigh. En semblant s’adresser clairement à Abdelkader Bensalah, Gaid-Salah a averti : « Aussi, je rappelle encore une fois que seule la justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l’Etat et ont porté outrage à l’emblème national. Il n’est permis à quiconque d’interférer dans son travail et ses prérogatives ou tenter d’influer sur ses décisions ».

Ce n’est pas le seul point abordé par Gaid-Salah, et qui n’est pas en phase avec les déclarations récentes de Abdelkader Bensalah. Ainsi, Gaid-Salah a affirmé clairement que, pour l’instant, seule la tenue d’une élection présidentielle constitue la priorité. Quant au dialogue et au fameux panel de Karim Younès, Gaid-Salah ne semble pas être d’accord. Il s’exprime même sur cette question de manière ferme : « Les élections doivent constituer le point principal de ce dialogue qui doit se tenir loin de tous préalables qui s’apparentent à des injonctions».

Tarik Haddouche

4 Commentaires

  1. Non monsieur, ce n’est pas la  » justice  » de l’ État arabe d’ Alger qui décidera de nos symboles. Le drapeau Amazigh est l’ unique légitimé par notre peuple qui l’ a débattu puis vécu. Ce drapeau de messali symbolise la vision erronée qui inhibe la nation, terre et sang, pour lui superposer la oumma. La légalité étatique ne remplace pas la légitimité anthropologique et culturelle, ce n’ est pas l’ État( quand bien même légitime, contrairement l’ État arabe illégitime d’ Alger repose sur le coup d’État), ne peut imposer une identité ni les symboles de cette dernière. Un droit existentiel. Voilà pourquoi nous refusons la mystification qui consiste à nous faire adhérer à l’ État arabe et ses faits accomplis

  2. Le régime insiste sur le déterminisme identitaire et l’ ararabislamo- centrisme des institutions parce qu’il s’ inscrit dans la continuité de boumediene et la hiérarchisation des valeurs. Se le cacher encore est simplement ridicule. Il suffit de voir le dédain envers ce drapeau Amazigh. Le même dédain était lisible à travers la sémiologie politique de la rencontre au caire quand dans les couloirs avaient été renversées les valeurs de la soummam par ceux de la féodalité islamique, en effaçant d’ un trait le produit stratégique de l’ amazighite’ appliquée à la politique. C’ est du reste la même erreur que reproduit le ffs et le rcd qui continuent de légitimer le régime qui les maltraite. Les valeurs des peuples ne sont pas interchangeable. Les lignes de démarcation sont aux antipodes, l’ union des dupes on en veut plus, donc ou c’ est une redéfinition de la vision et l’ adéquation nécessaire à nos valeurs qui doivent s’ inscrire en moteur du pays ou bien c’ est l’ assimilation qui est votre future. Nous ne voulons pas nous arabiser pour vivre notre identité nationale Amazigh. Notre État doit nous parler dans notre langue et véhiculer nos valeurs au niveau national et international. Nous refusons le rôle de supplétifs de l’ État arabe d’Algérie.

  3. Cette déclaration de gaid salah ne surprend que les algerianistes kabyles qui sont sommés par ce chef d’état-major de se conformer à la constitution qui définit la primauté de l’arabo islamisme sur la berberite.

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