KURDISTAN (TAMURT) – Le processus de paix entre les kurdes et l’Etat turc peine à avancer. Le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pointe du doigt la mauvaise foi du président Tayyip Erdogan. Alors qu’il s’apprêtait à concrétiser sa promesse de désarmement, ce mouvement affirme ne voir aucun signe d’apaisement venant de la part du gouvernement turc.
Mercredi 02 juillet, Mustafa Karasu, l’un des responsables du parti PKK, a ouvertement accusé l’armée turque de « continuer ses attaques » contre les militants kurdes, repliés dans les montagnes du nord de l’Irak. Il déplore l’attitude irresponsable du gouvernement turc, qui n’a pris aucune mesure pour conclure le processus de paix, malgré l’annonce historique du PKK,
le mois de mai dernier, de renoncer à la lutte armée. Ce membre fondateur du PKK a déclaré à la chaîne de télévision Medya Haber que ce mouvement est « prêt » à déposer les armes, « mais c’est le gouvernement turc qui n’a pas pris les mesures nécessaires » pour avancer dans ce processus de paix. Pourtant, une cérémonie symbolique de désarmement d’une partie des combattants kurdes a été prévue entre le 03 et le 10 juillet, « en signe de bonne volonté », affirme ce mouvement. Mustafa Karasu, qui appelle l’État turc à « remplir ses obligations », regrette qu’un groupe au sein de ce même État « cherche à saboter le processus ».
Par ailleurs, ce même cadre du PKK a déploré que les conditions de détention du père fondateur de ce parti, Abdullah Öcalan (76 ans), emprisonné depuis 1999 à l’isolement, dans l’île-prison d’Imrali, ne sont pas améliorées. Malgré une mauvaise foi de l’Etat turc, ce responsable du PKK a réitéré le désir de son parti de maintien le processus de paix et l’option de la lutte politique pour arracher les droits des kurdes. A noter que la lutte armée entre les combattants du Kurdistan et l’Etat turc, qui a duré une quarantaine d’années, a fait 45 000 morts.
Arezki Massi