ALGERIE (TAMURT) – « Amghar », c’est ainsi qu’est appelé le colonel kabyle de la wilaya 3 historique, Mohand Oulhadj, le lion d’Ath Wizguen. Il était le chef armé le plus gradé et le plus âgé en juillet 1962. Il a été désigné par le GPRA pour lever le drapeau algérien à Sidi Fredj de manière officielle pour la première fois en Algérie indépendante.
C’était à Sidi Fredj que l’armée française avait posé pied en juin 1830. Mohand Oulhadj a été aussi invité à prononcer un discours de manière officielle en présence de la plupart des représentants du FLN et des officiers de l’ALN devant une foule nombreuse. Mohand Oulhadj avait parlé environ 40 minutes en langue kabyle, la langue de la plupart des Algériens à l’époque. Le colonel kabyle qui a pris le maquis avec ses frères et tous ses enfants ne comprenait aucun mot de la langue arabe, donc il était tout à fait naturel que son discours soit prononcé en langue kabyle, la langue des vrais guerriers qui ont libéré l’Algérie. Selon les documents officiels, sur les 18 colonnes qui ont mené la guerre de 1954 à 1962, 13 étaient des Kabyles.
La guerre a été menée en majorité par les Kabyles le soir de novembre 1954. C’était à Ighil Imoula, à Tizi Ouzou, que la déclaration de novembre 1954 a été rédigée, imprimée et distribuée par les Kabyles. C’était à Vgayet qu’a eu lieu le congrès de la Soummam pour organiser la révolution. 6 ans plus tard, c’est par le Kabyle Krim Belkacem que les négociations ont été menées avec la France et l’indépendance de la Kabylie a été signée par ce même Kabyle. Le discours officiel de Mouhand Oulhadj en langue kabyle était le premier et le dernier dans l’Algérie indépendante. À ce jour, en juillet 2025, aucun autre Algérien n’a osé souffler le moindre mot en langue kabyle.
Quelques semaines après avoir prononcé son discours officiel le 03 juillet 1962 à Sidi Fredj, Mohand Oulhadj repris le chemise du maquis en Kabylie avec Hocine Ait Ahmed pour combattre les mercenaires d’Ouejda dirigés par Boussouf et Boukharouba qui ont réussi a renverser le GPRA, avec l’aide logistique du général De Gaulle. C’était le clan de Ouejda. Quant à la Kabylie, elle attend toujours, à ce jour, son indépendance.
Idir Yatafen