ALGER (TAMURT) – La chaîne de télévision kabyle Berbère télévision change de siège. Installé tout près de Paris, à Montreuil, depuis 2001, son siège a été vendu, selon plusieurs sources. La plupart des équipes et des effectifs de cette télévision sont déjà à Alger, dans un quartier huppé à El Mouradia, juste en face du portail du siège de la présidence algérienne.
Il parait que les responsables de la BRTV comptent juste maintenir une petite antenne quelque part à Paris, mais l’essentiel de son matériel est déjà à Alger. En Algérie, la chaîne Kabyle est considérée comme une chaîne d’État au même titre que l’ENTV. Les journalistes de la BRTV sont invités par toutes les institutions officielles algériennes, y compris la présidence. Ils sont même plus respectés que ceux d’Ennahar et d’Echourouk. BRTV est aussi souvent invitée pour couvrir les activités des autorités militaires.
« Ce n’est pas un bon signe », avertit un confrère journaliste qui a remarqué que BRTV jouit d’un statut spécial de la part du régime algérien. Certains disent même que la BRTV a bénéficié de financements de la part des autorités algériennes, mais l’information reste au conditionnel et elle n’est pas encore confirmée. Impossible de le savoir. Ce qui est certain, c’est que la chaîne kabyle, qui est officiellement une chaîne de télévision de droit français active en Algérie, et la majorité de ses programmes et de ses émissions y sont réalisés. Est-elle devenue une chaîne de droit algérien ?
Pour rappel, BRTV a vu le jour en 2001 durant les événements du printemps noir. Elle a été achetée avec l’argent des villageois et des comités de villages. Elle a ouvert ses portes à Paris comme première chaîne de télévision en langue tamazight financée par les Kabyles, ce qui lui a donné une autonomie totale.
Même avec un manque de moyens flagrants, les plateaux de la télévision ont été ouverts à tous les acteurs politiques kabyles et surtout aux artistes et intellectuels interdits par les médias algériens. Malheureusement, ces dernières années, et surtout depuis l’arrivée au pouvoir du clan de Tebboune, BRTV a changé de cap. Elle est « algériennisée ».
Idir Yatafen
À nous, kabyles dignes et fiers de l’être, de boycotter BRTV !
Je savais depuis longtemps que la BRTV avait changé radicalement de sa liberté de diffusion. De toute façon, je ne la regarde plus. Cela dit, j’appelle tous les kabyles de France, du Canada, de Kabylie et d’Algérie à boycotter ladite chaine affiliée au régime algérien. BRTV a vendu son âme au régime totalitaire algérien. Renforçons celle du MAK ! Il y a des kabyles lâches ! Ils vendent leur âme pour l’argent. Une honte ! Moi, kabyle digne, je ne pourrai jamais être acheté par qui que ce soit.
faux elle est né exactement au passage a l’année 2000 , je me souviens bien .
BRTV est non seulement Algérianisé comme vous le dites mais désormais elle a été offerte au pouvoir pour quelques sous.
Le transfert de celle-ci à Alger c’est juste une preuve que désormais, comme tous les médias indépendants Algériens, elle a surement été racheté par le pouvoir.
Aujourd’hui il n’y a plus de médias indépendants en Algérie.
OUI J’AI REMARQUE RECEMMENT QUE LES PROGRAMMES DE BRTV SE MEDIOCRISES DE SEMAINE EN SEMAINE. Entre Antinea radio emissions qui passaient des chanteurs a 4 sous et des emissions villages ou le hamdoulilahisme etait de norme , sans oublier les interventions en arabe de mecs gallonnes…. il fallait s’y attendre.
Mais qui blamer ? les millionaires Kabyles qui ne veulent pas investir dans la chaine ! Aussi dans le climat de terreur qui reigne en Algerie, il est impossible de survivre en tant que media independant.
Tu soulèves un constat lucide : BRTV s’enfonce dans une médiocrité croissante, semaine après semaine. Les émissions sans âme, les chanteurs de pacotille, le folklore vidé de son essence, le « hamdoulilahisme » de façade, les interventions militaires en arabe… c’est devenu une sorte de soupe tiède, ni vraiment kabyle, ni totalement libre, ni franchement engagée.
Mais au fond, ce déclin était inévitable. Pourquoi ? Parce qu’en Algérie, l’argent achète tout. Absolument tout. Même ce qui, jadis, était considéré comme sacré : l’honneur, la dignité, la parole donnée, la culture, et même la mémoire collective.
Les millionnaires kabyles, tu as raison d’en parler. Ils ont les moyens, mais ils ne bougent pas. Pourquoi ? Soit parce qu’ils ont peur, soit parce qu’ils sont déjà compromis, soit parce qu’ils ont tout simplement vendu leur honneur pour un peu de paix, de confort ou de silence. L’idée même d’investir dans un média libre les effraie plus que la soumission.
Et puis, il y a ce climat de terreur que tu mentionnes, bien réel. Mais soyons honnêtes : ce climat ne s’impose pas seulement par la force. Il se maintient aussi grâce à la lâcheté collective, à ceux qui se taisent pour préserver leurs intérêts. Dans un pays où un juge peut être acheté, un journaliste bâillonné, un opposant retourné, un militant broyé — il ne faut pas s’étonner que les médias deviennent des vitrines vides, ou pire, des instruments du pouvoir.
En Algérie, tu peux faire taire un scandale, acheter un silence, fabriquer une vérité. Tu veux une chaîne « propre » ? Tu paies. Tu veux une émission « orientée » ? Tu paies. Tu veux qu’on t’invite pour légitimer un discours ? Tu paies. Et s’il faut piétiner l’honneur de tout un peuple pour accéder à une subvention ou à une faveur politique, il y en aura toujours un pour s’y prêter.
Résultat : même des médias comme BRTV, qui avaient un rôle à jouer dans la résistance culturelle, finissent par se vendre à l’usure, au plus offrant, ou au plus menaçant. Parce qu’ici, même les symboles ne sont pas à l’abri de la corruption.
Tu veux savoir pourquoi BRTV se médiocrise ? Parce qu’en Algérie, on ne finance pas les idées, on achète les consciences. Et c’est précisément l’honneur qui est devenu la première monnaie d’échange.