 – Les 13 000 étudiants maliens en Algérie continuent de vivre le calvaire. Ils font face à une vague de racisme inédite, à cause d'une crise diplomatique entre Alger et Bamako. "Même les policiers nous insultent. Notre vie est en danger, j'abandonne mes études en Algérie et je rentre chez moi. Ma sécurité avant tout", nous déclara en larmes une étudiante à la faculté de Bouzarea.){kind=link}
ALGER (TAMURT) – Les 13 000 étudiants maliens en Algérie continuent de vivre le calvaire. Ils font face à une vague de racisme inédite, à cause d’une crise diplomatique entre Alger et Bamako. « Même les policiers nous insultent. Notre vie est en danger, j’abandonne mes études en Algérie et je rentre chez moi. Ma sécurité avant tout », nous déclara en larmes une étudiante à la faculté de Bouzarea.
« Vous devrez payer pour étudier chez nous, le social, c’est fini avec vous. Vous n’êtes que des ingrats », aurait déclaré un agent de sécurité à un étudiant malien à la faculté de sciences politiques d’Alger. Les Maliens et tous les étudiants des pays subsahariens sont dénigrés au quotidien en Algérie. Le racisme des Algériens envers les étudiants noirs a dépassé la ligne rouge. Les victimes sont livrées à elles-mêmes. « Heureusement que certains Algériens, encore humains, nous réconfortent, mais ils ne peuvent pas nous protéger : les racistes sont plus nombreux. Je n’ai jamais pensé que les Algériens étaient méchants à ce point, eux qui se targuent d’être musulmans, ayant combattu l’injustice et le colonialisme, etc. On est des citoyens et ce qui se passe entre les dirigeants algériens et maliens n’est que de la politique. Nous, on est des citoyens innocents », fait savoir un étudiant malien. On parle de cas d’agressions physiques dans la cité des filles de Ben Aknoun. Les étudiantes des pays du Sahel sont dénigrées et persécutées au quotidien à Alger, mais aussi ailleurs en Algérie comme à Oran ou Blida…
Ils sont nombreux, les étudiants, à vouloir quitter définitivement l’Algérie et à appeler les autorités de leur pays d’intervenir pour assurer leur sécurité.
Plus de 10 jours après l’éclatement de la crise entre Alger et Bamako, les actes de racisme ne diminuent pas contre les Noirs africains en Algérie. Aucun parti politique n’a daigné dénoncer ce racisme de bas étage, ni aucune ligue ou au moins aucun journal algérien n’a osé dénoncer la persécution des étudiants et réfugiés des pays subsahariens établis en Algérie.
Idir Yatafen