Prisons algériennes : La double peine des détenus kabyles éloignés de leurs familles

0
2892
Tahar Gacem détenu d'opinion
Tahar Gacem détenu d'opinion

ALGERIE (TAMURT) – C’est une double injustice infligée aux détenus politiques kabyles et à leurs familles par le régime algérien. En plus d’être injustement condamnés, ces prisonniers sont éloignés de leurs familles, car transférés dans des prisons situées parfois à des milliers de kilomètres de la Kabylie. C’est le cas du militant indépendantiste Tahar Gacem, transféré la semaine dernière au fin fond du désert, exactement à In-Guezzam.

Désormais, la famille du détenu kabyle Tahar Gacem doit parcourir un trajet de plus de 2300 km, en allant de Boghni (Tizi Wezzu), en Kabylie, jusqu’à l’extrême sud de l’Algérie pour rendre visite à son fils, incarcéré à la prison d’In-Guezzam. Une façon pour le régime algérien de se venger de ce jeune militant kabyle, dont le seul tort est d’aimer la Kabylie et d’avoir revendiqué sa kabylité. Tahar Gacem a été arrêté le 11 février 2022, à Boghni, en compagnie d’autres militants pacifiques. Après des mois de détention sans perspectives de procès, celui-ci a été enfin programmé. Le 04 janvier 2023, il a été condamné à 12 ans de prison ferme, au terme d’un simulacre de procès. Sa famille souffre dans le silence. Sa peine a été accentuée par le transfert de ce brave kabyle au fin fond du désert algérien. Tahar n’a ni volé ni tué pour se retrouver en prison. Ses proches doivent souffrir le calvaire pour lui rendre visite. Pour sa part, le militant kabyle Mohamed Baghdadi vient d’être transféré à la prison de Relizane, distante de plus de 300 km de la Kabylie. Il a été d’abord détenu à la prison de Tidjelabine (Boumerdes) avant son transfert à celle de Koléa et ensuite à Chlef, où il est resté un mois.

Pour rappel, cet enseignant de français a été arrêté, le 30 juin 2022, sur le lieu de son travail au lycée Chaabet El Ameur (Boumerdes). Les forces de répression algériennes avaient opéré une perquisition à son domicile familial, sis à Mkira, dans le département de Tizi Wezzu. Son ordinateur et des documents personnels lui ont été confisqués. Il a été accusé d’appartenance au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, arbitrairement classé ‘’organisation terroriste‘’ par le régime colonial algérien. Condamné en première instance à 3 ans de prison ferme, il a vu sa peine aggravée à 5 ans de prison en deuxième instance. Plusieurs d’autres détenus d’opinion kabyles croupissent dans les geôles algériennes à Oran, à plus de 500 km de la Kabylie. Ainsi, éloignés de leurs familles, les prisonniers politiques kabyles endurent une double peine.

Aksil K.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici