Remise en liberté d’Aksel Bellabbaci : Première victoire de la Kabylie dans sa bataille judiciaire contre le régime colonial algérien

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Aksel Bellabbaci
Aksel Bellabbaci

PARIS (TAMURT) – Présenté, ce vendredi 21 juin, devant la justice française, à Paris, le militant indépendantiste kabyle et conseiller du président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni, a été remis en liberté par un juge parisien. Si c’était au tribunal Sidi M’hamed, à Alger, il aurait été placé sous mandat dépôt par la justice algérienne inféodée à la junte militaire. Une première victoire de la Kabylie contre le régime algérien, en attendant le procès dans le fond. Alger avait demandé son extradition.

Pour rappel, Aksel Bellabbaci a été placé en garde-à-vue, hier jeudi, par la justice française, suite à un mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice algérienne dans le cadre de l’affaire dite de Larbaa Nath Irathen. Le dossier est en lien avec les incendies criminels ayant ravagé la Kabylie en août 2021 et le meurtre du jeune de Miliana Djamel Bensmail. Le régime algérien, dont les services secrets avaient orchestré et exécuté ces crimes, ont accusé le MAK, Israël et le Maroc d’être derrière cette tragédie. L’Algérie cherchait un prétexte pour justifier sa répression sauvage contre le MAK, qu’il a classé « organisation terroriste » trois mois auparavant, soit en mai 2021. A sa sortie du tribunal, Aksel Bellabbaci était attendu et accueilli par des dizaines de militants kabyle de la diaspora, dont le président du MK-GPK, Ferhat Mehenni, qui se sont mobilisés pour le soutenir dès l’annonce de sa mise en garde-à-vue.

« Un mal pour un bien »

Les premières déclarations d’Aksel Bellabbaci à sa libération par la justice française étaient empreintes de confiance et de sérénité. Il voit dans cette affaire une occasion inouïe pour défendre les détenus kabyles condamnés à mort devant une justice indépendante. « Ma convocation est en lien avec l’affaire de Larbaa Nath Irathen, c’est-à-dire le dossier des incendies de Kabylie et l’assassinat de Djamel Bensmail. Mais, c’est un mal pour un bien. L’opportunité nous est offerte d’ouvrir ici devant la justice française cette affaire de Larbaâ Nath Irathen. Si vraiment nous qui ont incendié la Kabylie et tué Djamel Bensmail, la justice française le démontrera. Mais, nous sommes confiants. Nous savons bien qui nous sommes. Nous, les kabyles, nous ne sommes pas des assassins et des terroristes. Donc, nous n’avons rien à craindre », a-t-il déclaré à sa sortie du tribunal.

Aksel Bellabbaci a adressé un message particulier aux familles des condamnés à mort de Larbaa Nath Irarthen, victime d’une justice algérienne inique. « Je reconnais devant les familles des détenus que la situation n’est pas facile. C’est un combat. Mais, si nous tenons la main dans la main et si nous restons solidaires, nos détenus reverront la liberté. (…) Nous ne les oublierons pas (…) Le jour viendra où la lumière brillera sur la Kabylie et l’injustice y prendra fin », a-t-il rassuré.

Lyes B.

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