ALGER (TAMURT) – La cabale judiciaire algérienne contre les militants kabyles se poursuit. En multipliant les procès, le régime algérien cherche à les avoir à l’usure, mais aussi à décourager toute voix contestataire. Jusqu’ici, c’est plutôt avec dignité et courage que les militants kabyles ont fait face aux procès iniques fomentés contre eux part les services secrets algériens. Le mois prochain s’ouvrira au tribunal criminel de Dar El Beida (Alger) le procès en appel du militant de l’Union pour la République Kabyle (URK), Hocine Azem, et d’une trentaine de co-accusés. Il s’agit d’un énième procès politique. En effet, ces militants pacifiques sont poursuivis à cause de leurs opinions et convictions politiques.
Depuis plus de trois ans, les tribunaux algériens tournent à plein régime avec des dizaines de procès intentés contre des militants kabyles connus pour leur combat pacifique en faveur de la Kabylie. L’un de ces procès concerne une trentaine de militants kabyles dont une vingtaine est en détention, quelques-uns en liberté alors que d’autres sont considérés en état de fuite, à leur tête le président du MAK-GPK, Ferhat Mehenni. Ils sont poursuivis notamment pour « adhésion et participation à des groupes ou organisations ayant un but ou s’adonnant à des actes terroristes ou de sabotage». Une accusation fausse et farfelue à laquelle le régime algérien aux abois a fait recours pour incriminer l’acte politique en Kabylie et notamment la revendication du droit à l’autodétermination, pourtant garanti par le droit international.
Lors du procès de première instance, qui s’est déroulé au début de l’année en cours, des peines allant de 15 ans de prison ferme à la perpétuité ont été requises à l’encontre de 24 accusés. Assistés par un collectif d’avocats déterminés à défendre la justice face l’arbitraire, c’est donc avec détermination et courage que ces militants kabyles comparaitront à nouveau devant les juges algériens à partir du 11 juillet prochain.
Arezki Massi