KABYLIE (TAMURT) – Demain, 25 juin 2024, cela fera 26 ans depuis l’assassinat de Matoub Lounès par les services de la sécurité militaire algérienne. Le chanteur le plus populaire en Kabylie a été liquidé dans sa région natale, à At Douala. Un commando de dix militaires d’élite avait lâchement assassiné le rebelle kabyle, devant sa femme et ses deux belles-sœurs.
Le pouvoir algérien et ses complices ont tout fait pour faire croire qu’il s’agit d’un acte terroriste perpétré par les islamistes. Une thèse qui n’a jamais tenu debout. Au lendemain de l’assassinat de Matoub Lounèss, tous les gendarmes de la brigade d’At Douala ont été remplacés. Certains affirment que le commando qui a exécuté Matoub Lounès avait comme quartier général cette brigade justement.
Ce qui est certain, le remplacement des tous les gendarmes n’était pas un fait du hasard. Des habitants de Thala Bounane, où Matoub a été tué, ont affirmé que des services de sécurité en tenues civiles rodaient dans la région plusieurs jours avant l’assassinat de Matoub. Ce qui est aussi curieux est le fait que les islamistes cités par la justice algérienne comme étant les tueurs de Matoub, on été tous abattus à leur tour, dans les maquis dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Un autre fait suscite des interrogations ; le commandant de la sécurité militaire en poste à Tizi Ouzou a été tué par sa maîtresse, dans une chambre d’hôtel, à Tizi Ouzou, quelques semaines après l’assassinat de Matoub Lounès. Certaines sources affirment que c’était ce même commandant qui a avait dirigé l’opération de l’assassinat de Matoub Lounès. Il a été liquidé pour effacer toutes traces et tout lien qui mènera aux commanditaires. Un classique dans les histoires des assassinats politiques. Ce même commandant de la sécurité militaires était aussi, selon notre source, un ami inséparable de l’actuel député Ouahab Ait Menguelet.
Matoub Lounes a été tué par le pouvoir algérien avec la complicité de certaines personnes en Kabylie. » Le jour où je serais tué, ça serais avec la complicité de mon frère », disait Matoub lui-même dans l’une de ses chansons.
Les raisons de son assassinat sont nombreuses. Le seul qui avait intérêt à le tuer est le pouvoir algérien. Son assassinat entrait dans le jeu des luttes cliniques du régime en place.
Idir Yatafen