Répression anti-kabyle : 15 ans de prison requis contre Mohand Taferka

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Mohand Taferka avec Nadia Matoub
Mohand Taferka avec Nadia Matoub

ALGER (TAMURT) – Le procès du militant associatif kabyle Mohand Taferka s’est ouvert, ce mardi 25 juin, au tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha (Alger). Au terme de son réquisitoire, le parquet a requis une peine de 15 ans de prison ferme contre ce kabyle de la diaspora, poursuivi par la justice algérienne pour « terrorisme » sur la base de l’article 87 bis du code pénal.

Pour rappel, Mohand Taferka, de son vrai nom Mohand Akli Barrache, a été placé sous mandat de dépôt depuis le 15 novembre dernier. Cet ancien animateur à Berbère Télévision, âgé de 75 ans, est rentré l’année dernière en Kabylie via le port d’Alger pour une visite familiale. Alors qu’il s’apprêtait à embarquer vers Marseille depuis le même port, le 27 avril 2023, il a été arrêté par la police algérienne des frontières (PAF). Il a été ensuite conduit au commissariat de Saoula (Alger) chargé de la lutte contre le crime organisé et transnational, où il a été soumis à un long interrogatoire. Bien qu’il soit relâché, Mohand Taferka ne pouvait pas voyager à cause d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN).

Après plusieurs mois d’attente, il a été auditionné par un juge d’instruction près le tribunal Sidi M’hamed le 15 novembre 2023. A la fin de son audition, le même juge avait ordonné son placement sous mandat de dépôt à la prison de Koléa, où il est détenu à ce jour malgré son état de santé très critique. Le régime algérien l’accuse d’appartenir au « Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ». Celui-ci a été arbitrairement classé par ce même régime colonial comme « organisation terroriste », en mai 2021.

En vérité, Mohand Taferka, connu pour son pacifisme, paye le prix de son dévouement pour la culture kabyle. Il est l’une des figures de proue de la diaspora kabyle en France. Il a toujours ouvert les portes des locaux de son association à Montreuil, une banlieue parisienne, aux écrivains, journalistes et à d’autres associations kabyles.

Lyes B.

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