Répression anti-kabyle : L’écrivain et artiste Ali Belhot condamné en appel à 3 ans de prison ferme

COUR DE TIZI WEZZU (TAMURT) – La Cour d’appel de Tizi Wezzu a confirmé, mardi 05 mars, la peine de 3 ans de prison ferme prononcée en première instance par le tribunal de Draa Al-Mizan à l’encontre de l’écrivain et artiste kabyle Ali Belhot. Son tort est d’avoir édité un roman préfacé par Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie.

Poursuivi par la justice algérienne à la fois pour « apologie et encouragement d’un groupe ou d’une association à tenir des discours de haine et de discrimination », « diffusion de discours de haine via les technologies de l’information et de la communication » et « publications préjudiciables à l’intérêt national », l’écrivain et chanteur kabyle Ali Belhot vient d’être condamné en appel à 3 ans de prison ferme. Quel crime a-t-il commis ? Il a édité un roman intitulé ‘’Ajeǧǧig n ugudu‘’, en deux tomes, et dont le premier, publié en 2020, est préfacé par le président de l’ANAVAD et du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie. Ali Belhot a été arrêté le 22 mai 2023 par la gendarmerie algérienne, à son domicile familial, situé à Tizi Ghenif, dans le département de Tizi Wezzu. Il venait de participer avec son roman préfacé par Ferhat Mehenni au dernier salon du livre de Boudjima. Même les deux éditeurs de l’écrivain kabyle n’ont pas été épargnés par la justice algérienne inféodée à la junte militaire et à un régime répressif.

En effet, ils ont été condamnés en appel dans le même dossier à une année de prison ferme assortie de 50 000 dinars d’amende chacun. Lors de la sortie du premier tome de son roman, Ali Belhot a été victime de la censure de la part du régime algérien. Une conférence et une séance de vente-dédicace de son livre ont été interdites. A noter que ce natif de Tizi Ghenif est détenu depuis le 22 mai 2023.

Arezki Massi