EXIL (TAMURT) – Dans une interview accordée aux confrères du site d’information Siwel et diffusée ce mercredi 03 juillet, le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, a décrypté l’actualité politique kabyle et algérienne, est revenu sur son combat pour l’indépendance de la Kabylie, tout en évoquant d’anciens amis, dont l’ex président du RCD, le Dr Said Sadi. Celui-ci, déplore le chef indépendantiste kabyle, cherche aujourd’hui « à (le) salir et à (le) détruire ». Néanmoins, le président de l’Anavad affirme qu’il reste « serein » et prend « à bras le corps le combat de la Kabylie pour sa liberté ».
Au cours de l’entretien, le confrère de Siwel a demandé au président du MAK de livrer son avis sur certaines personnalités artistiques et politiques kabyles, en l’occurrence Hocine Ait Ahmed, Said Sadi, Matoub Lounes et Ait Menguelet. Ses réflexions sur l’ex président du RCD, avec lequel il était lié par une amitié pendant une vingtaine d’années, ne manqueront certainement pas de susciter des réactions en Kabylie. « Nous étions amis de décembre 1972 jusqu’à décembre 1994. (…) Je lui ai fait confiance. J’ai appris auprès de lui un certain nombre de règles. Mais, c’est quelqu’un qui a toujours vécu avec un mal au ventre de ne pas bénéficier de la même crédibilité qui est la mienne », a d’emblée déclaré Ferhat Mehenni, l’un des fondateurs du RCD, avec Said Sadi et Mustapha Bacha. Une formation politique qu’il quitte officiellement en 1997, en justifiant sa démission par le fait, entre autres, que Said Sadi avait transformé le RCD en « un instrument au service du Pouvoir au détriment de la société ».
Ferhat Mehenni déplore que son ancien compagnon de lutte au sein du RCD s’efforce présentement à le détruire. « Aujourd’hui, il me combat avec plus de férocité même qu’il n’avait combattu Hocine Ait Ahmed dans les années 90. On dirait qu’à travers ses dernières déclarations notamment, tous ses efforts, tous ses gestes, toutes ses paroles ne tendent qu’à me salir et à me détruire », s’est indigné le président du Gouvernement Provisoire Kabyle. Toutefois, Ferhat Mehenni souligne avec une forte conviction que la relation de confiance qui le lie au peuple kabyle est inébranlable. Une confiance, dit-il, gagnée par sa loyauté aux valeurs et principes kabyles. « Il (Said S.) aura beau essayer de me détruire, la confiance que m’accorde le peuple kabyle est fondée sur mes actes, la sincérité de mes démarches, la probité de mon comportement et de ma personne. Il y a un lien entre la Kabylie et moi et je suis triste pour lui qu’il ne pourra jamais avoir. J’avais tout fait, en mon temps, quand j’étais à ses côtés, pour lui faire partager cette confiance que m’accordait la Kabylie déjà. Il a tout dilapidé », a reconnu l’auteur du livre « Réflexions dans le feu de l’action : Histoire de la renaissance du peuple kabyle », publié en octobre 2021 (Editions Fauves).
Pour Ferhat Mehenni, la recherche des intérêts personnels est à l’origine de la perte par Said Sadi de sa crédibilité politique. « La recherche de ses intérêts personnels a ruiné sa crédibilité politique. Je reste serein et debout. Je prends à bras le corps le combat de la Kabylie pour sa liberté. Quoi qu’on médise, quoi qu’il dise de mensonge sur moi, rien n’entamera cette liaison charnelle, cette confiance profonde, cet amour, ce respect mutuel que nous nous portons, la Kabylie et moi », a-t-il rassuré.
Le fils du colonel Amirouche, Nordine Ait Hamouda, lui-même ancien ami de Said Sadi, avant de devenir son adversaire politique, a fait dans le passé de graves révélations sur les accointances de l’ancien président du RCD avec le général Toufik et des biens immobiliers qu’il dispose à Alger.
Lyes B.