KABYLIE (TAMURT) – Assassiné le 25 juin 1998 à Ath Douala par les services de la sécurité militaire algérienne, Matoub Lounès était l’homme le plus influent en Kabylie. 27 ans sont déjà passés depuis sa disparition et son nom résonne dans les quatre coins de la Kabylie. Même les jeunes qui ne sont pas nés en 1998 considèrent, eux aussi, Matoub comme une idole.
Les motifs de son assassinat par le régime algérien sont nombreux. Certains disent même qu’ils sont étonnés de voir le pouvoir algérien attendre jusqu’à 1998 pour le liquider physiquement. Il était chanteur engagé, il a lutté toute sa vie pour le tamazight, pour les droits de l’homme, pour la démocratie… C’était un rebelle qui dérangeait le régime au plus haut du sommet. Matoub Lounès aussi était la bête noire des islamistes.
Matoub Lounès était aussi la seule personne qui pouvait rassembler tout le peuple kabyle. Il était aimé par les militants du FFS, de RCD, du MDS et de tous les militants et activistes democrates en Kabylie.
Et si Matoub était encore vivant aujourd’hui ? La Kabylie serait mieux que ce qu’elle est en ce moment. Matoub pèserait de tout son poids lors des évènements du printemps noir, entre 2001 et 2003, et certainement des vies humaines seraient épargnées par les tirs de la gendarmerie algérienne. Matoub avait du charisme et de l’influence. Il serait même connu à l’étranger et invité souvent par les médias lourds français. Son assassinat a ouvert la voie aux opportunistes de tous bords en Kabylie.
Quelques mois seulement après son assassinat, le RCD avait rallié le premier gouvernement de Bouteflika avec deux ministres et Said Sadi effectuait des missions diplomatiques à l’étranger au nom du régime algérien. Jamais un tel scénario aurait lieu si Matoub Lounès était vivant en 1999. Khalida Toumi, El Hadi Ould Ali, Amara Ben Younes,…et tant d’autres politiciens kabyles qui étaient des compagnons de Matoub Lounès ont rallié le pouvoir algérien, avec armes et bagages, juste après l’assassinat de Matoub et ils y sont jusqu’à ce jour.
La disparition de Lounès Matoub était un sacré coup pour la Kabylie. Avec sa mandole il était un grand rempart contre l’invasion islamiste de la Kabylie, mais depuis sa mort le voile islamique a gagné du terrain dans notre pays. Matoub a laissé le peuple kabyle orphelin.
Idir Yatafen
A M. Ait tahar,
Vous savez aussi bien que moi que tous les « fichus tissus » que venez de citer ne cessent actuellement d’envahir et d’enlaidir les différents coins & recoins des villages de la kabylie profonde (tizi, bouira, bejaia, akbou, sidi-aich, kherrata, etc.).
Le nier semble être un aveuglement de votre part.
Le problème vient du laxisme et de la radicalisation progressive des « hommes » kabyles, ajouté au forcing des autorités (mosquées, écoles coraniques, etc).
Ce processus macabre me paraît irréversible.
Mais, comme le constatait déjà le grand artiste Medjahed Hamid :
CHAH DEG’NEGH …
le voile et foulard islamique pas plus que le hidjab la burka le niqab et voile integrale n ont le droit de citer en kabylie