 – L’espoir d’une grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal, tant espérée par les officiels français et les proches de l’écrivain s’est évaporée. En effet, le nom de l’auteur franco-algérien ne figurait pas sur la liste des milliers de détenus graciés par le président Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 63eme anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.){kind=link}
ALGER (TAMURT) – L’espoir d’une grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal, tant espérée par les officiels français et les proches de l’écrivain s’est évaporée. En effet, le nom de l’auteur franco-algérien ne figurait pas sur la liste des milliers de détenus graciés par le président Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 63eme anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Emprisonné depuis plus de sept mois, Boualem Sansal espérait être gracié. C’est le seul espoir qui lui restait après sa condamnation en appel, le 1er juillet dernier, à cinq ans de prison ferme. Les autorités françaises avaient naïvement cru à une grâce présidentielle en faveur de l’auteur du livre « Le Serment des barbares ». Reconnu coupable « d’atteinte à l’unité nationale » par une justice aux ordres de la junte militaire, Boualem Sansal, âgé de plus de 75 ans et souffrant de plusieurs maladies, a huit jours depuis l’annonce de son verdict pour pourvoir en cassation.
Toutefois, et d’après des déclarations de son entourage, recueillies par l’AFP, le lauréat du grand prix du roman de l’Académie française en 2015 pour son roman « 2084 : la fin du monde » refuserait de faire appel. C’est ce que Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l’écrivain franco-algérien, a confirmé, ce samedi 05 juillet, sur France Inter. « Il ne fera pas de pourvoi en cassation », a-t-elle annoncé. L’ancienne ministre française, déléguée chargée de l’Europe, a expliqué que le refus de Boualem Sansal de faire appel « veut dire que la condamnation est définitive ». Connaissant la nature de la justice algérienne, assujettie au régime militaire, Noëlle Lenoir souligne que « compte tenu de l’état de la justice en Algérie (…) il n’a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction ». Atteint d’un cancer de la prostate, selon ses proches, l’auteur du célèbre roman « Le village de l’allemand » a été arrêté à la mi-novembre 2024 par la police algérienne à l’aéroport d’Alger et placé en garde à vue, puis sous mandat de dépôt. Il est poursuivi suite à ses déclarations, en octobre 2024, sur le média français d’extrême droite Frontières affirmant que des territoires de l’Ouest algérien appartenaient avant la colonisation française au Maroc et qu’ils ont été annexés à l’Algérie sous l’occupation.
Néanmoins, Boualem Sansal était déjà connu pour ses positions critiques envers le régime algérien, qu’il qualifie de dictature, et les islamistes.
Aksil K.