Standardisation de taqbaylit (Tamurt) – Dans la première partie de cette contribution, j’ai discuté des systèmes graphiques que taqbaylit a acquis jusque-là. Pour rappel, je disais que :
1. la dotation de taqbaylit d’une graphie et d’une tradition d’écriture, digne de ce nom, s’est faite en dehors des canaux officiels et a, par conséquent, échappé au contrôle de l’État algérien, pour des raisons que nous connaissons: l’État algérien voulait éradiquer cette langue.
2. cette tradition d’écriture s’est imposée d’elle-même grâce aux efforts de quelques écrivains et berbérisants, dont la liste est longue.
Donnons un sens plus pur aux mots que nous utilisons
Depuis deux décennies au moins, nous assistons, périodiquement, à des débats « ouverts » qui portent sur la « meilleure graphie » à adopter « pour transcrire tamazight » ; il est tout le temps question de choisir entre trois « graphies » possibles et imaginables : la graphie latine, l’arabe ou enfin le tifinagh. Ces débats sont biaisés dès le départ, et ce, pour deux raisons au moins.
D’abord, cette soi-disant « question de graphie » que l’on pose publiquement, et à l’échelle algérienne en plus, on veut en faire une question politique, et une question d’ordre général. À ce rythme-là, bientôt on nous dira que la question est sujette à référendum.
Il convient sans plus tarder de remettre les pendules à l’heure. Primo, étant donné que les langues appartiennent seulement à leurs locuteurs, la question de tamazight appartient exclusivement aux Imazighen et celle de taqbaylit aux seuls Kabyles. Secundo, si ce n’est de l’inconscience ou du culot, à moins que ce ne soit tout simplement pour exécuter des ordres, comment ose-t-on se prononcer sur un sujet, en l’occurrence l’aménagement de tamazight, dont on ignore tout, y compris la phonétique ou la phonologie ? Il est vrai que les vrais universitaires et intellectuels donnent rarement leurs avis dans des journaux ou magazines, puisqu’il existe des revues spécialisées qui leur ouvrent leurs espaces pour contribuer au débat autour d’un sujet de pointe, comme la question de l’aménagement de tamazight.
J’en viens maintenant à la seconde raison. Un problème bien posé, dit-on, est à moitié résolu. Le problème de la standardisation de tamazight en Algérie ne se pose plus en terme de graphie à adopter, à moins que, pour des raisons idéologiques ou autres, on décide de faire table rase du passé ayant trait au travail sur cette langue et que l’on adopte le principe du nivellement par le bas, selon le principe: « Recommençons… à zéro! ».
L’usage que l’on a fait jusqu’à présent des graphies latines, arabes et tifinagh pour « transcrire tamazight » n’est ni le même, ni identique. Les deux dernières ne sont encore qu’à l’état de la toute première expérimentation, en revanche la première est très nettement en avance. En effet, en Algérie, les deux dernières ne sont ni aménagées, ni normalisées à ce jour. En revanche, la transcription de tamazight en caractères latins, ou plus exactement gréco-latins remonte à l’époque coloniale. Depuis cette date, ces systèmes graphiques ont été, périodiquement, aménagés, normalisés et adaptés à la phonétique-phonologie des variétés de tamazight, dont précisément taqbaylit. Aujourd’hui, par exemple, taqbaylit s’écrit au moyen d’un système graphique à base gréco-latine très largement dominant, lequel est appelé, à juste titre, l’alphabet usuel, bien qu’il y ait en parallèle d’autres systèmes à base latine, lesquels sont par ailleurs loin de concurrencer cet alphabet usuel.
Où en est taqbaylit en matière de standardisation ?
Le processus de standardisation de taqbaylit consiste en l’élaboration, au moyen de l’écrit, d’une « taqbaylit standard » ou, autrement, d’une « norme ».
Bien que beaucoup de problèmes liés à cette question soient déjà posés et aient trouvé des solutions, il y en a à ce jour qui restent « en suspens », en ce sens que ces derniers ont reçu de la part des linguistes et d’autres usagers, tels que les écrivains, les enseignants, journalistes (s’il s’en trouve)… différentes solutions. Ces problèmes se situent, en gros, à différents « niveaux » linguistiques (au sens large). De bas en haut, nous en citerons les suivants :
— Celui de l’alphabet (= phonético-phonologique) ;
— Orthographe des « mots » (= unités lexicales) ;
— Orthographe des syntagmes et celle des phrases ;
— Choix du (ou des) corpus de référence ;
— Production d’outils de grammatisation (grammaires, dictionnaires…).
Conclusion
De nos jours, il est rare de rencontrer un problème relatif à la standardisation de taqbaylit qui ne soit pas encore abordé et qui n’ait pas reçu de solutions. Quelquefois, c’est même la diversité des solutions proposées et, par conséquent, l’embarras du choix entre celles-ci qui posent problème, puisqu’ils déroutent certains néophytes. D’où la nécessité d’instituer un cadre scientifique, académique et fédérateur où l’on peut débattre sereinement de ces écueils et leur trouver des solutions définitives.
En attendant l’avènement tant attendu de ce cadre fédérateur, diverses solutions sont séparément proposées aux problèmes qui ne cessent de se poser à nous. Il est d’ores et déjà permis à chacun et à chacune d’opérer des choix parmi les solutions disponibles. Mais de grâce! ne suivez pas ceux et celles qui vous proposent le nivellement par le bas! Autrement dit ceux et celles qui font un pas en avant… et plusieurs pas en arrière.
Azul akkwit s-umata,
D’où l’urgence d’édifier une Acadamie de Tamazight », en Kabylie où des univesitaires, chercheurs, académicien , luinguistes etc seraient à l’oeuvre afin de sauver cette belle langue qui est la notre.
L’objectif de cette académie aurait pour objectif, outre la standardisation, la pérénisation de notre langue par l’élaborations de dictionnaires et d’ouvrages culturels en collaboration avec les maisons d »‘éditions etc….
Cependant bien qu’essentiel, cette académie, ne devra être qu’un maillon de cette chaine solidaire en vue de sauver et d’officialiser notre langue, donc notre identité, NOTRE CULTURE.
Tanemmirt, azul seg’ul
agwzul
Azul akkwit s-umata,
D’où l’urgence d’édifier une Acadamie de Tamazight », en Kabylie où des univesitaires, chercheurs, académicien , luinguistes etc seraient à l’oeuvre afin de sauver cette belle langue qui est la notre.
L’objectif de cette académie aurait pour objectif, outre la standardisation, la pérénisation de notre langue par l’élaborations de dictionnaires et d’ouvrages culturels en collaboration avec les maisons d »‘éditions etc….
Cependant bien qu’essentiel, cette académie, ne devra être qu’un maillon de cette chaine solidaire en vue de sauver et d’officialiser notre langue, donc notre identité, NOTRE CULTURE.
Tanemmirt, azul seg’ul
agwzul
Azzul fellawen
Dans le mesure ou il s’agit d’entériner une graphie pour Taqvaylith (et non pour Tamazighth) et que celle-ci est vraisembleblement la graphie greco-latine, je ne pourrais pas comprendre comment on évacue des consonnes qui sont typiquement kabyles, j’entend par la les V (avridh… qui n’est pas du tout abrid), Même chose pour G (thaga, iguer) et K (akal, akli).
J’entendrai rétorquer que c’est une affaire de spécialistes. Mais justement, il appartient aux spécialistes de faciliter l’écriture de la langue kabyle.
Je signale que des précédents et non des moindres existent pour l’adaptation du latin aux langues devenues nationales : français, les langues germaniques et du grec aux langues slaves. C’était le latin et le grec qui se sont adaptés aux réalités phonétiques des langues des pays concernés et non l’inverse. C’est d’ailleurs le gage de la reussite de ces langues (en parallèle avec la diffusion de l’imprimerie et l’essor du commerce).
Alors, de grace, ne faites pas subir aux lecteurs (et locuteurs) kabyles les contorsions nécessaires pour savoir s’il faut prononcer B OU V par exemple.
Azzul fellawen
Dans le mesure ou il s’agit d’entériner une graphie pour Taqvaylith (et non pour Tamazighth) et que celle-ci est vraisembleblement la graphie greco-latine, je ne pourrais pas comprendre comment on évacue des consonnes qui sont typiquement kabyles, j’entend par la les V (avridh… qui n’est pas du tout abrid), Même chose pour G (thaga, iguer) et K (akal, akli).
J’entendrai rétorquer que c’est une affaire de spécialistes. Mais justement, il appartient aux spécialistes de faciliter l’écriture de la langue kabyle.
Je signale que des précédents et non des moindres existent pour l’adaptation du latin aux langues devenues nationales : français, les langues germaniques et du grec aux langues slaves. C’était le latin et le grec qui se sont adaptés aux réalités phonétiques des langues des pays concernés et non l’inverse. C’est d’ailleurs le gage de la reussite de ces langues (en parallèle avec la diffusion de l’imprimerie et l’essor du commerce).
Alors, de grace, ne faites pas subir aux lecteurs (et locuteurs) kabyles les contorsions nécessaires pour savoir s’il faut prononcer B OU V par exemple.
Tanemmirt s uzembil (mille merci ) à Kamel Bouamara qui ose sortir des arcanes des labos pour nous informer et entretenir le lien avec les locuteurs. Après tout, ne sommes-nous pas tous dépositaires de cette langue kabyle ?
Il me semble qu’il y a une erreur dans l’extrait suivant :
« {{ Les deux premières ne sont encore qu’à l’état de la toute première expérimentation, en revanche la première est très nettement en avance. En effet, en Algérie, les deux premières ne sont ni aménagées, ni normalisées à ce jour. « }}.
Il faut sans doute remplacer {{« les deux premières}} » par {{« les deux dernières »}}. N’est-ce pas ?
* Par ailleurs, on écrit toujours en français {{« soi-disant »}}. C’est un adjectif et/ou une locution adverbiale invariable.
Amitiés.
Tanemmirt s uzembil (mille merci ) à Kamel Bouamara qui ose sortir des arcanes des labos pour nous informer et entretenir le lien avec les locuteurs. Après tout, ne sommes-nous pas tous dépositaires de cette langue kabyle ?
Il me semble qu’il y a une erreur dans l’extrait suivant :
« {{ Les deux premières ne sont encore qu’à l’état de la toute première expérimentation, en revanche la première est très nettement en avance. En effet, en Algérie, les deux premières ne sont ni aménagées, ni normalisées à ce jour. « }}.
Il faut sans doute remplacer {{« les deux premières}} » par {{« les deux dernières »}}. N’est-ce pas ?
* Par ailleurs, on écrit toujours en français {{« soi-disant »}}. C’est un adjectif et/ou une locution adverbiale invariable.
Amitiés.
C’est vraiment un sujet de 2nd ordre – Cette connerie s’arretera automatiquement quand les algeriens ou du moins les Kabyles recupereront un minimum d’auto-gestion, dont l’essentiel est pour le moment: L’education au moins jusqu’a la fin du lycee, et biensur l’Etat Civile, les ondes aeriennes(radio television). La securite’ (police communale « au moins » aiderait a guarantir une certaine securite’ des barbouses.
C’est vraiment un sujet de 2nd ordre – Cette connerie s’arretera automatiquement quand les algeriens ou du moins les Kabyles recupereront un minimum d’auto-gestion, dont l’essentiel est pour le moment: L’education au moins jusqu’a la fin du lycee, et biensur l’Etat Civile, les ondes aeriennes(radio television). La securite’ (police communale « au moins » aiderait a guarantir une certaine securite’ des barbouses.
D tidet ay Amdan, tella tuccḍa …
Wissen LA REDACTION ma tezmer ad tesseɣti aḍris ?
Monsieur ou Madame, il suffit de se poser la question suivante : dans quelle langue se ferait cette éducation dont vous parlez …. »du moins jusqu’au lycée » ? Dans quelle langue se ferait cet état civil ?
Je parie que ce genre de questions ne traverse même pas votre esprit …
Si c’est dans la langue d’Al-Buh’turi ou dans celle de Voltaire …c’est déjà fait, Monsieur ou Madame !
Si vous souhaitez voir tout cela se faire en taqbaylit, je dirai que le travail sur cette langue n’est pas une « connerie » … Il n’est pas non plus « démodé », puisqu’il n’a jamais été à la mode …
Je vous citerai un passage de Amdan, l’un des commentateurs de ce papier :
{{Tanemmirt s uzembil (mille merci ) à Kamel Bouamara qui ose sortir des arcanes des labos pour nous informer et entretenir le lien avec les locuteurs. Après tout, ne sommes-nous pas tous dépositaires de cette langue kabyle ?}}
Lui (Amdan), au moins, il sait qu’il s’agit là d’une vulgarisation d’un sujet, lequel est d’habitude traité dans les « labos »
Bien sûr qu’il ne faut pas céder au dictat de pseudo-spécialistes dont l’étroitesse d’esprit et la paresse intellectuelle sont les principaux vecteurs composants accouchant de décisions arbitraires insensées…
Pour aller droit au but et sans tergiverser inutilement, en matière d’alphabet en général (et du B et du V en particulier) il y a deux »décideurs » : l’usage et le politique.
Mais le bon usage pragmatique et fécond veut qu’il faut associer à chaque son un symbole.
D’ailleurs, arrêtons les aventures comme »tt » qui représente au moins 3 prononciations différentes etc..
Le politique viendra un jour (nous l’espérons avec l’académie kabyle et non avec le FLN qui veut des caractères arabes)