Le drapeau amazigh a coûté 6 mois de prison ferme et 20 000 DA

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drapeau amazigh
drapeau amazigh

ALGERIE (TAMURT) – Le verdict est tombé tel un couperet et la nouvelle s’est propagée comme une trainée de poudre dans toute la Kabylie en ce mardi 12 novembre 2019. Les détenus incarcérés pour port de drapeaux amazighs ont été condamnés à six mois de prison ferme et à six autres mois avec sursis assortis de 20 000 DA d’amende.

Finalement, ils ne seront pas libérés. Au moment même où des dizaines de milliers d’étudiants manifestaient à Bgayet, Tizi Ouzou et Bouira pour exiger la libération des détenteurs de drapeaux amazighs, le verdict de l’affaire des six détenus, jugés lundi dernier au tribunal de Sidi Mhamed à Alger, a été rendu public. En effet, les manifestants : Bilal Bacha, Mesoud Leftissi, Oudihat Khaled, Aibache Djaber, Meharzi Hamza et Safi Tahar ont été condamnés à une année de prison dont six mois ferme et 20 000 DA d’amende. Leur « forfait », c’est d’avoir brandi un drapeau autre que l’emblème national.

En effet, dans la version officielle de cette affaire relayée par les médias qui sont à la solde du pouvoir algérien, une précaution de taille a été prise. Il n’est pas mentionné qu’il s’agit du drapeau amazigh mais plutôt d’un drapeau autre que le drapeau national. C’est un stratagème de communication qui sert à brouiller les pistes et à tenter de dissimuler la vérité. Car c’est bel et bien du drapeau amazigh qui a été brandi. Et ce sont d’ailleurs seulement les porteurs de drapeaux amazighs qui ont été inquiétés lors de ces manifestations alors que tout le monde sait que des centaines de manifestants ont brandi le drapeau palestinien lors des mêmes marches. Ces derniers n’ont à aucun moment été interpellés et personne ne leur a demandé des comptes. C’est donc clair comme de l’eau de roche : seul le drapeau amazigh est visé dans cette histoire peu claire. Même pendant les vingt ans de règne de l’anti-kabyle notoire Abdelaziz Bouteflika, le drapeau amazigh n’a jamais été interdit. La condamnation des porteurs de drapeaux amazighs à la prison ferme au moment où tous les observateurs s’attendaient à leur acquittement n’augure de rien de bon. Le bras de fer ne fera que se corser surtout quand on sait qu’on est à une semaine du coup d’envoi de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre.

Quel candidat à cette présidentielle ou représentant de ces candidats osera-t-il mettre les pieds en Kabylie après que les manifestants porteurs de drapeaux amazighs ont été condamnés à la prison ferme ? Aucun, bien entendu. Mais de quelle présidentielle sera-t-il alors question ?

Tarik Haddouche

3 Commentaires

  1. Azul . Bonjour . Maintenant , avec un tel verdict , si les Kabyles de service n’ ont pas compris , il ne reste plus qu’ à se qu’ils se suicident . c’est à nous de le brandir partout où chacun de nous vive , au pays , à l’étranger . puis , il faut passer à un niveau plus élevé de lutte politique . que les maires de toute la Kabylie , décident un jour en commun et de manière simultanée d’ enlever le drapeau algérien , par exemple , ou de l’ afficher dans leurs bureaux de premier magistrat de la commune . et bien d’ autres actions et gestes subversifs à accomplir .

  2. Les islamistes sont un intercalaire dans la pensée quotidienne des musulmans « modérés ». Ils peuvent feindre tout mais ce qui vous habite refait surface au moment voulu. Meme du point de vue militaire, un musulman obeit plus à son islamisme potentiel qu’à son éthique citoyenne. Mais le vrai problème est que l’Algérie n’est plus chez nous, hélas! Les pieds noirs aussi avaient quitté non parce qu’ils furent tous victimes mais avaient été expulsés par l’arabisation de l’environnement, créant un climat oriental, trop oriental me disait mon voisin de Retour de la Chasse. Ce qui arrive aux Kabyles est à peu près la meme chose, longtemps tolérés ou plus exactement s’autocensuraient pour faire vivre le sentiment de liberté. L’arabisation avait pourtant donné signe de sa nature dès 63 en Kabylie avec 400 morts. Les Kabyles de l’autocensure cachaient leur douleurs croyant en une ressaisissement « tot ou tard le fleuve rentrerait dans son lit ». Malheureusement la décennie noire avait retenti le message et l’avis d’expulsion à l’Amazighité comme identité et symbolique et conception étatique. Là aussi certains s’évertuaient à nous vendre le triptyque comme altérative, arabité , islamité, amazighité, disaient ils, un refrain constitutionnalisé comme on signe le Z de Zoro. Sauf que ce qui est faux ne passe pas l’hivers pour révéler sa nature. Un nain jurera que cette officialisation ne sera que la feuille de laurier pour une soupe. On nous miroitera le haut comité à l’assimilation HCA. En effet l’amazighité de cette républiquette arabe est servie au choix, vous pouvez y renoncer et la pratiquer en lettres arabes et de toute façon révocable au gré du chef. Un peuple doit choisir entre liberté et occupation. Quand dans un pays on ne vous parle pas en votre langue et on ne pratique pas vos valeurs et surtout vous pratiquez la religion de votre occupant, Messieurs rentrez dans le moule de l’occupant ou libérez vous. Le statu de semi-liberté est un purgatoire à l’infini. Le non choix c’est subir tous les mauvais choix.

  3. réponse à l’article précédent le con tenu du commentaire est plein de bravoure mais il reste l’initiative d’agir comme vous le décrivez si-dessus une initiative de menait à bien cette opération dans laquelle nous verrons plus claire de quel coté en net en 1956 nous avons effectué la mème opération de propagande on affichant des petits drapeaux sur tous les arbres sur la route allant de dra-el-mizan à la gare d’Aomar et si on refait la meme chose avec des drapeaux amazigh il sufit d’un peut de courage et de volonté(vive la kabylie indépendante).

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