ALGÉRIE (Tamurt) – Aucun média algérien, ni journaux, ni journaux électroniques encore moins chaines de télévision, n’a médiatisé le tout nouveau livre de Mohamed Benchicou (ancien directeur du journal « Le matin », suspendu par le pouvoir) consacré au président algérien Abdelaziz Bouteflika, « Le mystère Bouteflika, radioscopie d’un chef d’Etat ». Même des quotidiens qui se permettaient certains élans de liberté, il y a quelques années, comme El Watan, Liberté et Le soir d’Algérie, ont fait l’impasse totale sur la parution de ce livre.
Logiquement, quand bien même ces journaux peuvent ne pas partager les opinions développées par Mohamed Benchicou dans ce livre, ils auraient bien pu et dû donner l’information de la publication du livre en la commentant à leur guise et en fonction de leurs propres convictions politiques. Ils ne l’ont pas fait. Il s’agit là d’une preuve, s’il en est encore besoin d’une, que ces journaux ont été véritablement domestiqués par le régime de Bouteflika.
Les journaux en question, quand ils osent sortir un tant soit peu des rangs et des lignes rouges fixées par Said Bouteflika sont vite rappelés à l’ordre. L’un des moyens efficaces avec lesquels le pouvoir exerce une pression efficace sur les journaux récalcitrants, c’est la manne publicitaire. Dès que ces journaux n’écrivent que ce qui plait aux rois du moment, ils sont arrosés systématiquement d’encarts de publicité à coup de milliards. Même les gros annonceurs privés sont sommés par le pouvoir de ne fournir de la publicité qu’aux journaux soumis. C’est le cas des trois opérateurs de téléphonie mobile : Nedjma, Djezzy et Mobilis mais aussi des concessionnaires automobiles.
Tarik Haddouche