Said Tazrout, 25 ans déjà

9
2236
Said Tazrout
Said Tazrout

KABYLIE (TAMURT) – Vingt-cinq ans après l’assassinat du journaliste Said Tazrout, les idées pour lesquelles il s’est battues et pour lesquelles il a été assassiné demeurent un rêve lointain, une illusion voire une utopie. Le sacrifice de Said Tazrout et de tous les journalistes assassinés dans les années 90 a-t-il été vain ?

Quand on voit le désastre politique et économique qui a frappé l’Algérie pendant les 20 ans de règne despotique de Bouteflika, avec le soutien et la complicité des islamistes et de certains « démocrates », on ne peut que répondre par la positive. On ne voit pas cette Algérie démocratique et laïque se dessiner à l’horizon. Pis encore, même les partis politiques dits démocratiques et qui revendiquaient et assumait des idées modernes comme la laïcité, n’en parlent plus. Ils ont tous changé de fusil d’épaule. Said Tazrout qui était journaliste-chef du bureau régional de Tizi Ouzou du quotidien La matin, a été assassiné le 3 mars 1995 à la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou après une énième journée de travail dans son bureau situé au centre ville.

Said Tazrout a été le troisième journaliste du Matin à avoir été assassiné en moins d’une année C’est dire le climat de terreur qui régnait à l’époque. Malgré son jeune âge, Said Tazrout avait déjà une carrière de journaliste hors du commun grâce notamment à son courage. Il était l’un des très rares journalistes en Kabylie à signer encore ses articles avec son propre prénom et nom au moment où la majorité des autres journalistes avaient opté pour des pseudonymes car la mort rodait partout à cette époque. Said Tazrout était connu aussi pour son courage d’aborder des sujets très sensibles comme le terrorisme intégriste et les mafias locales notamment celle du foncier. Said Tazrout a fait ses premiers pas dans la presse dans le quotidien Alger républicain et a aussi assumé la dure mission, à l’époque, de directeur de la rédaction de l’hebdomadaire régional Le « pays-Tamurt ».

La salle omnisport de Tizi Ouzou porte le nom du regretté Said Tazrout. Pour rappel, plusieurs journalistes ont été assassinés à Tizi Ouzou durant la décennie noire dont Achour Belghezli, ancien détenu du printemps berbère d’Avril 1980. De nombreux journalistes assassinés à Alger ou ailleurs sont originaires de Kabylie où ils sont enterrés à l’instar de Tahar Djaout,  premier journaliste assassiné, Allaoua Ait Mebarek, Hamid Mahiout, Ferhat Cherkit, Saïd Mekbel, etc.

Tarik Haddouche

9 Commentaires

  1. Azul. Chah dhagnagh et en court toujours derrière cette malédiction âne j’ai rie. Ils nous tueront toujours parceque on se mêlent d’une écurie qui n’est pas la nôtre. Vive l’indépendance de la Kabylie.

  2. Vous pourriez préciser qu’il a été assassiné, comme beaucoup d’autres journalistes à cette époque, durant la décennie noire des années 90, par les fanatiques intégristes islamistes du FIS, qui ont d’ailleurs bénéficié par la suite de la grâce générale providentielle de Bouteflika suite à l’instauration de son principe de concorde nationale. C’est ainsi que Abassi Madani (le fondateur du FIS) a pu s’enfuir et s’exiler au Qatar avec la complicité du régime de Bouteflika et de l’armée, puis revenir se faire enterrer sur le sol d’Algérie avec presque les honneurs de la nation. Et c’est aussi ainsi que Ali Belhadj, le fondateur du GIA (le bras armé du FIS) et commanditaire de tous ces assassinas d’intellectuels et de journalistes, et aussi responsable de la mort de plus de 200 000 algériens, a pu continuer à faire ses prêches de haine en toute liberté et en toute impunité, en se faisant passer pour le pape d’Algérie. Ce sont les journalistes qui font progresser la société, notamment en dénonçant les abus et exactions de la classe dirigeante, et c’est principalement pour cette raison qu’ils dérangent. En Algérie celui qui dit la vérité, se désigne lui-même comme la prochaine cible à abattre.

    • Oui effectivement, on peut préciser qu’il a été assassiné par le groupe islamique de l’ARMEE; comme MATOUB, SAID MEKBEL; qui a fait l’objet d’un assassinat PÉDAGOGIQUE ( qualification du général Toufik, selon laquelle, cela devait servir de leçon) COMME IL L’AVAIT DÉCLARÉ LUI MÊME QUELQUES TEMPS AVANT SA MORT A UNE JOURNALISTE ALLEMANDE QUI A ÉCRIT UN LUVRE À CE SUJET.

  3. Azul.

    Non, Saïd Tazrout n’a pas été assassiné par les islamistes. Et je ne dis pas ça parce que je défends le GIA ou l’AIS ou tout autre groupe de barbus fanatiques. Il s’agit juste de rétablir la vérité : juste après son assassinat, l’un de ses neuveux (je crois me souvenir) a donné quelques détails des derniers jours de Saïd Tazrout. En gros, le journaliste insistait toujours que le fait qu’il allait être assassinait par la mafia du foncier de Tizi-Ouzou (qu’il a toujours dénoncée) et conseillait à son neveu qui l’accompagnait partout, de rester éloigné de lui pour qu’on ne l’assassine pas dans la foulée (ma ulac ad glun yess-k!).

    Voila. c’est tout.

  4. @UCCEN
    Ah parce que d’après vous les islamistes du FIS et du GIA n’ont jamais cherché à éradiquer tous les journalistes, intellectuels, enseignants laïcs, opposants politiques, etc…
    Votre complicité et votre complaisance avec les arabo-islamistes vous ont déjà perdu.

    • Azul, a Argonne!

      Qui se cache derrière ce pseudonyme qui fait de moi, sans me connaître, un allié tu terrorisme islamiste?

      en principe, je ne réponds jamais aux attaques. Car, mon but n’est jamais de polémiquer, mais seulement d’apporter ma modeste (très très modeste) contribution au débat d’idées. Rien de plus.

      Monsieur ou Madame Argonne, je dois vous rappeler que vous ne me connaissez pas pour m’affubler du rôle d’allié du terrorisme islamiste. Vos allégations, en assénant (je vous cite) « Votre complicité et votre complaisance avec les arabo-islamiste vous ont déjà perdu. », révèlent ce que vous êtes en réalité : un agent des Services (la SM, autrement dit).
      Sinon, comment expliquer votre animosité à mon égard, moi qui n’a fait que révéler ce que j’ai entendu dire, en son temps, à propos de l’assassinat de feu Saïd Tazrout? Contrairement à vous, moi je ne sais aps qui l’a tué. Je n’ai pas fait d’enquête. et à ma connaissance aucune enquête sérieuse n’a jamais eu lieu suite aux assassinats de journaliste, d’intellectuels, d’opposants politiques, … ayant eu lieu, pendant ce qu’on appelle communément la décennie noire. A chaque assassinat, on lit dans les journaux que un tel a été tué par un groupe terroriste islamiste. Et on est sommé d’accepter cette vérité. Point final. N’est-ce pas? Il en est de même de l’assassinat de Matoub, un assassinat orchestré et exécuté par les Services, comme tout le monde le sait, sauf, des gens comme vous, Monsieur ou Madame Argonne.

      Bon, je m’arrête là, car la vérité tout le monde (ou presque) la connais. Y compris vous, Monsieur ou Madame Argonne.

      Une dernière chose avant de mettre un point final à cette réponse (que je regrette déjà, car, comme je l’ai dit, je n’aime pas polémiquer alors que le sujet central est l’hommage à un grand Monsieur, fauché à la fleur de l’âge) : vous m’avez accusé d’être à la solde des terroristes islamiste alors que vous ne savez pas qui je suis. Moi j’appelle ça de la diffamation. Et une diffamation peut conduire au tribunal.

      A bon entendeur!

      • @UCCEN
        – En fait vous avez juste entendu dire que… le but de ce site n’est pas de reléguer des bruits de couloir. Merci de respecter les avis et arguments de tous ceux qui apportent leur contribution, et qui cherchent à élever le débat.
        – Mademoiselle.
        À bon entendeur.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici