ALGERIE (TAMURT) – Jamais le phénomène dit « Harraga » n’a pris une ampleur aussi dramatique que celui de ces derniers jours, en Algérie et en Kabylie. Des centaines de personnes atteignent quotidiennement les côtés espagnoles, à bord de barques de fortunes.
La précarité, l’injustice, la corruption, l’insécurité, sont autant de causes qui poussent les Algériens de tout âge à risquer leur vie en quittant clandestinement leur pays. Une place à bord d’une barque coûte en moyenne 80 millions de centimes et ce ne sont pas les candidats qui manquent. Si des centaines harraga arrivent à atteindre les côtes européennes, des dizaines laissent leurs vies en haute mer. Ils disparaissent à jamais et ne donnent plus aucun signe de vie.
Les Espagnols sont étonnés du nombre impressionnant de harraga qui débarque chaque jour à Elmeria, Séville, Alicante, île de Mayorque, les images de harraga, à bord des barques diffusés sur les réseaux sociaux, sont saisissantes. Ils viennent pour la plupart d’Algérie, de Kabylie, mais aussi du Maroc. Selon la presse espagnole, rien que pour la journée du samedi 21 juillet, plus de 20 barques de harraga ont été signalées arrivées, en Espagne.
À ce rythme, toute l’Afrique du Nord débarquera en Europe. « Il y a peine 5 ans, notre quartier grouillait de jeunes, il ne reste maintenant que les vieux et les personnes handicapées. Ils sont tous partis en Europe. Certains ont eu déjà leurs papiers en France et ils nous ont rendu visite, mais d’autres sont disparus en mer », témoigne un gérant d’une cafétéria à la ville des Issers.
Personne ne veut rester, en Algérie. Les riches, quant à eux, obtiennent des cartes de résidences en Espagne, au Portugal, en France et en Italie à coup de milliards de centimes parfois. La plupart des dirigeants algériens possèdent la double nationalité ou au moins des cartes des séjours en Suisse ou aux USA.
Idir Yatafen