ALGER (TAMURT) – « La riposte graduée » enclenchée par le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau contre le régime algérien, qui a refusé de réadmettre ses ressortissants expulsables, a fini par porter ses fruits. En effet, le ton a été brusquement atténué par Alger au-lendemain de l’imposition par la France du visa aux détenteurs algériens du passeport diplomatique. Cette mesure touche directement les intérêts personnels des dignitaires algériens et leurs familles. La visite en Algérie, ce dimanche 06 avril, du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France Jean-Noël Barrot, confirme que le régime algérien a cédé au bras de fer contre Retailleau.
Après la conversation téléphonique entre les présidents Tebboune et E. Macron, le ministre français des Affaires étrangères a effectué, ce dimanche 06 avril, une visite officielle en Algérie. Le diplomate français a rencontré son homologue Ahmed Attaf et il a ensuite été reçu par le président algérien. Cette visite met fin à huit mois de crise, provoquée par la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Pour rappel, Alger s’est fâché contre l’Espagne après que le gouvernement espagnol ait décidé de soutenir le plan marocain d’autonomie, en mars 2022. Toutefois, Alger a fini par normaliser sa relation avec Madrid comme c’est le cas aujourd’hui avec Paris. Au terme de son entretien avec Tebboune, le diplomate français a annoncé la « réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération » entre les deux pays. Ainsi, le régime algérien a cédé aux menaces de Bruno Retailleau, qui a promis d’aller jusqu’au bout de sa « riposte graduée » contre l’Algérie.
Par ailleurs, Jean-Noël Barrot dit avoir demandé au président algérien d’accorder une grâce présidentielle à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en raison de sa maladie et de son âge avancé. Selon plusieurs sources, le régime algérien aurait exigé des autorités françaises, en échange de la libération de Boualem Sansal, l’extradition vers Alger de 19 opposants et réfugiés algériens et kabyles vivant en France, dont 7 cadres du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Une demande à laquelle, affirment les mêmes sources, la France n’a pas donné une suite favorable, justifiant sa position par le fait que seule la justice française, et non le gouvernement, peut décider de l’extradition ou non de ces personnes.
Arezki Massi
Mensonges