Les Maliens chassés d’Algérie

5
1638
Les Maliens chassés d'Algérie
Les Maliens chassés d'Algérie

ALGERIE (TAMURT) – Une véritable chasse à l’homme contre les ressortissants maliens établis en Algérie est menée par les services de sécurité algériens et même par les citoyens. Les étudiants maliens à Alger sont restés dans leurs chambres de peur de persécutions.

« Depuis 48 heures, on n’est pas sortis de chez nous de peur d’être lynchés », nous déclare une étudiante malienne que nous avons contactée à Alger. Certains Maliens ont même contacté notre rédaction par e-mails pour lancer des SOS. « On a peur et ne peut plus sortir. Ils sont nombreux, les citoyens algériens qui sont en furie contre nous. Notre gouvernement malien et l’Union africaine doivent réagir pour nous évacuer chez nous. Il n’est plus possible de vivre ou de rester en Algérie », nous avertit par message un ressortissant malien établi à la ville d’Oran.

Dans les rues à Alger, les noirs sont insultés et agressés, même les noirs non maliens. « Un Algérien de couleur noire a été agressé ce matin à la gare de Tafoura d’Alger en présence des services de sécurité qui n’ont pas daigné intervenir », témoigne un chauffeur de bus qui a exprimé sa consternation devant la montée du racisme des Algériens envers les Maliens.

Dans les régions sud algériennes, des centaines de camions de militaires chargés de milliers d’enfants, de femmes, de vieux noirs de toutes les nationalités, malienne, nigérienne, sont jetés en dehors des frontières algériennes sans aucun état d’âme et sans aucune assurance. Des scènes de déportation de masse rarement vues de nos jours. On parle même de cas de viols de jeunes filles maliennes par des militaires algériens. Une information pas encore confirmée pour le moment.  

Dans les régions nord-algériennes, ils sont nombreux, les Africains, qui ont pris la fuite soit vers le Maroc ou vers la Tunisie pour échapper à la furie populaire et aux razzias des militaires et gendarmes algériens. À Constantine, des individus de couleur noire, surtout des Maliens et des Nigériens, ont même été interdits de rentrer dans une mosquée pour la prière. D’autres informations font état de refus des hôpitaux de prendre en charge les malades maliens, même les petits enfants.

Kabylie, le refuge des Maliens et des noirs

Devant la montée spectaculaire du racisme contre les noirs en Algérie, ils sont nombreux ceux qui ont fui vers les villes kabyles, notamment vers Tizi Ouzou, Tivirett, Vgayet et Boumerdes, pour échapper aux persécutions et aux lynchages des racistes contre les noirs résidant en Algérie. « J’ai appelé mon frère à Boughni pour évacuer ma copine malienne étudiante à Bouzarea. Elle est choquée. La pauvre, elle est insultée par les étudiantes algériennes et elle veut rentrer chez elle au Mali », nous raconte une étudiante kabyle à Alger. À Tizi Ouzou, les réfugiés maliens et autres qui viennent des pays africains en guerre sont à l’abri. Ils sont respectés et personne ne les persécute. La Kabylie a toujours été une terre d’accueil et d’asile. 

Il est impératif et plus qu’un devoir de prendre en charge les réfugiés maliens qui ont trouvé abri en Kabylie. 

Idir Yatafen

5 Commentaires

  1. Le régime algérien s’en prend aux opposants kabyles vivants en France, au Canada. Le dernier en date Amel Dz. À bas le régime totalitaire algérien et aux islamistes ! Notre mal, c’est lui et tous ses affiliés ! Une opération d’assassinat potentiellement commanditée par la mafia algérienne révélée en France.

  2. Les Maliens et autres Africains sont en majorité des gens pauvres et simples qui ne demandent qu’à survivre dans une Afrique dirigés par des régimes incompétents et imposteurs , chacun à son degré comme les Kabyles qui ne le savent que très bien, eux qui connaissent depuis toujours ce qu’est l’exil. En tant que Kabyle, la première famille noire que j’ai connue dans les années 70 était de Tamanrasset installés dans la Soummam où ils étaient très bien intégrés à tel point qu’il y avait un orchestre tous les mercredis, jour de marché à Sidi-Aich, un père et son fils jouaient de la ghitta et du bendir sur des sons Kabyles pour se faire un peu d’argent tout en créant une atmosphère festive. Tous les noirs Africains installés durablement en Kabylie que j’ai pu rencontré parlent Kabyle couramment. Cette volonté de s’intégrer est inestimable pour la richesse de la Kabylie dans ses valeurs fondamentales.

  3. C’est quoi ce délire. Personne n’en a rien a faire dans les rues et en dehors du gouvernement y’a que quelque racistes qui crient sur les réseau sociaux. y’a personne qui a été déporter et encore moins des milliers de personnes.

  4. C’est vraiment vrai que tout ce qui est écrit ici s’est passé ? Pourquoi les autres journaux n’en parlent pas. C’est tout de même très très grave! Quand je dis « autres journaux », je ne parle pas de la presse algérienne. On est tout de même à l’air des réseaux sociaux et tout le monde ou presque possède un smartphone équipé d’une caméra, mais aucune photos ni vidéo nulle part. Même pas une prise de parole-témoignage de quelques victimes de ces razzias à Alger et Oran, par exemple.

    J’ai du mal à croire, sincèrement, tellement ce qui est décrit dans cet article est énorme!!!!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici