CANNES (TAMURT) – La mobilisation pour libérer l’écrivain Boualem Sansal, dont la détention en Algérie dépasse maintenant les 200 jours, soit plus de six mois, ne s’estompe pas. En effet, une opération baptisée « Je lis Boualem Sansal » sera lancée les 20 et 21 juin prochains à l’initiative du maire de Cannes David Lisnard et du Comité de soutien à l’écrivain franco-algérien pour réclamer encore une fois sa libération, indique un communiqué co-signé par ces deux parties.
Détenu par le régime algérien depuis le 16 novembre dernier, Boualem Sansal a été condamné, le 27 mars, à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dar El Beida (Alger). Il est principalement accusé « d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien », à la suite de ses déclarations sur le média français Frontières, où il avançait qu’une partie de l’Ouest algérien serait marocaine avant que la France coloniale l’annexe à l’Algérie. Le général Schneider, alors ministre de la Guerre, a signé le décret de création de l’Algérie, le 14 octobre 1839. Presque vingt ans après, soit en 1857, la France avait également annexé la Kabylie à l’Algérie, après la défaite de l’armée kabyle face aux troupes françaises dirigées par Jacques Louis Randon.
Cette nouvelle action de soutien à Boualem Sansal, qui sera lancée les 20 et 21 juin prochains, consiste à dédier « un espace (…) dans toutes les médiathèques et bibliothèques municipales » en vue de permettre à des lecteurs et visiteurs de « lire, découvrir ou emprunter une sélection » des ouvrages de l’auteur du livre « Le village de l’Allemand », lit-on dans le communiqué signé conjointement par le maire de Cannes et le comité de soutien à Boualem Sansal.
En outre, selon le même communiqué, « des panneaux explicatifs retraçant son parcours seront présentés et des lectures publiques de certaines de ses œuvres seront proposées ». Cette initiative invite les écoles, les librairies et l’ensemble des lieux de culture en France « à mettre en lumière l’œuvre de Boualem Sansal, innocent et injustement privé de liberté en Algérie », souligne la même source.
Pour les initiateurs de cette action, il ne s’agit pas seulement de soutenir un écrivain emprisonné, mais « il s’agit de défendre ce qu’il incarne – la liberté de penser, le courage de dire, la dignité d’un homme debout face à la répression d’un régime autoritaire ».
Arezki Massi