KABYLIE (TAMURT) – « Akken yebɣu yeɣezzif yiḍ, uleqrar ad yali wass » (Si longue et si noire soit la nuit, il vient toujours une heure où le jour se lève). Cet adage populaire illustre l’expérience des militants politiques kabyles qui retrouvent leur liberté après des mois, voire des années d’emprisonnement injuste dans les sinistres geôles algériennes. Ce samedi 15 juin, le militant indépendantiste Khoudir Bouchelaghem a retrouvé sa liberté et sa Kabylie natale après avoir purgé une peine injuste de trois ans de prison ferme à cause de ses convictions politiques, au demeurant pacifiques.
Khoudir Bouchelaghem est l’un de ces braves militants indépendantistes kabyles ayant publiquement assumé dans le feu de la répression leur combat pacifique pour l’autodétermination de la Kabylie. Il a été arrêté en juin 2021 dans l’Ouest algérien, à Oran, dans le sillage de la vague d’arrestations visant les militants kabyles. Présenté devant le tribunal d’Ain Turk, il a été placé sous mandat de dépôt par le juge instructeur. Il a été poursuivi sur la base de l’article 87 bis du code pénal algérien pour des accusations à caractère criminel.
La justice algérienne aux ordres de la junte militaire lui a reproché son appartenance au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, arbitrairement classé « organisation terroriste » par le régime algérien. Au terme d’une parodie de procès, il a été condamné en appel par le tribunal criminel d’Oran, en mars 2023, à trois ans de prison ferme. Une peine qu’il a totalement purgée.
Lyes B.