Interdiction de voyager : L’Algérie épinglée par deux ONG internationales

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Voyager c'est la liberté
Voyager c'est la liberté

ALGER (TAMURT) – Dans un rapport accablant publié, ce lundi 03 février, deux ONG internationales, en l’occurrence Human Rights Watch et MENA Rights Group, ont dénoncé le recours abusif des autorités algériennes aux interdictions de voyager imposées contre les militants dissidents et opposants au régime algérien. Plusieurs kabyles se comptent parmi les victimes de cette pratique arbitraire, qui s’est intensifiée depuis 2022.

Appelée communément ‘’Interdiction de sortie du territoire national‘’ (ISTN), beaucoup de citoyens kabyles sont injustement privés de leur droit à la circulation par le régime algérien. Celui-ci leur a arbitrairement imposé l’interdiction de voyager pour les pousser à abandonner leur combat. Pour HRW, « Ces interdictions de voyager font partie d’une campagne plus large de harcèlement continu de ceux qui critiquent les autorités, visant à faire taire la dissidence et à éradiquer tout espace civique ».

Le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Bassam Khawaja, déplore que « même celles et ceux qui, injustement condamnés ont purgé leur peine, ou bien ont été acquittés, continuent de subir des mesures punitives qui les privent de leur droit à la liberté de circulation ». Parmi les citoyens originaires de la Kabylie cités par ces ONG dans leur liste, en guise d’illustration, l’on note Mourad Zenati (avocat au barreau de Bejaia), Merzoug Touati (blogueur et journaliste indépendant) et Karim Djidjeli (citoyen d’Aokas).

A cette liste non exhaustive, l’on peut ajouter l’artiste Oulahlou et l’historien Younes Adli. Pour Alexis Thiry, conseiller juridique à MENA Rights Group, « l’emploi récurrent et arbitraire d’interdictions de voyager à l’encontre de personnes critiques est alarmant en Algérie », tout en précisant que « les cas (…) répertoriés ne représentent que la partie émergée de l’iceberg ». Le même responsable a affirmé que « cette pratique viole les obligations internationales de l’Algérie et a des effets dévastateurs sur les droits des individus. »

Le président de l’Union pour la République Kabyle (URK) a déjà dénoncé de « graves violations du droit international à la libre circulation par le régime algérien ». Pour Lyazid Abid, ces pratiques abusives constituent « une tactique répressive inventée et utilisée par le régime algérien pour faire pression sur les kabyles activant dans les domaines de la culture, de la musique et de la politique ».

Lyes B.

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