TIZI WEZZU (TAMURT) – Le collectif préparatoire du Salon national du livre amazigh d’Ouacif a annoncé, dernièrement, le report de la 4e édition de cette manifestation culturelle, prévue initialement du 03 au 06 octobre, à cause de « contraintes administratives ». L’administration algérienne a exigé du comité organisateur d’exclure de l’évènement la maison d’édition Koukou. Un chantage honteux auquel les organisateurs refusent de se plier.
« Le Salon National du Livre Amazigh de Ouacif tient à informer les auteurs, éditeurs, conférenciers, partenaires, sponsors et le large public du report de la tenue de la quatrième édition, initialement fixée du 03 au 06 octobre 2024, à une date ultérieure. Cette décision a été prise à regret en ce jour du 27 septembre 2024, compte tenu de contraintes administratives qui nous empêchent de rester fidèles à nos valeurs tant morales qu’éthiques, lesquelles ont toujours animé l’esprit de cette manifestation », lit-on dans le communiqué du collectif préparatoire de cet évènement culturel. Les membres de ce collectif refusent de se plier au chantage indigne du ministère algérien de la Culture. Celui-ci a en effet exigé des responsables de ce Salon du livre l’exclusion de la maison d’édition Koukou, détenue par le journaliste kabyle Arezki Ait-Larbi, s’ils veulent obtenir l’autorisation préalable pour l’organisation de cette manifestation.
« Le Salon National du Livre Amazigh de Ouacif a pour vocation la promotion du livre en général et d’expression amazighe en particulier. Il se veut une ouverture sur le monde pour une région déshéritée et un espace d’échanges et de libertés dans le respect de la pluralité et de l’altérité », a expliqué ce collectif dans son communiqué. Ce n’est pas la première fois que la maison d’édition Koukou connait des blocages et de la censure de la part de l’administration algérienne. Au mois de juin dernier, la police algérienne est intervenue pour empêcher la présentation du livre « Kabylie en partage » par son auteure Dominique Martre, à la librairie Gouraya de Vgayet.
Cet ouvrage est aussi édité par les éditions Koukou. L’éditeur Arezki Ait-Larbi avait dénoncé à l’époque « l’arbitraire policier », tout en reconnaissant que « la Kabylie est soumise à un impitoyable “statut particulier” dans la répression » par le régime algérien.
Arezki Massi