L’éditeur Arezki Ait-Larbi dénonce le « chantage » du ministère algérien de la Culture !

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Arezki Ait Larbi
Arezki Ait Larbi

ALGER (TAMURT) – Le propriétaire des éditions Koukou est monté au créneau pour dénoncer le chantage exercé par le ministère algérien de la Culture sur les organisateurs du Salon du livre national amazigh d’Ouacif (Tizi Wezzu). La tenue de cet évènement est conditionnée par ce ministère à l’exclusion des éditions Koukou !

Pour Arezki Ait Larbi, propriétaire des éditions Koukou, le ministère algérien de la Culture est pris en otage par un « groupuscule extrémiste ». Ce dernier serait à l’origine de la censure dont il est frappé depuis des années. « Tidjani Tama, président de la Commission de censure et directeur central du Livre au ministère de la Culture et des Arts, vient d’exercer un odieux chantage sur les organisateurs du Salon du livre amazigh, prévu du 3 au 6 octobre à Ath Ouacif (wilaya de Tizi Ouzou). Avant de délivrer l’autorisation préalable à la tenue du salon, il a exigé l’exclusion des éditions KOUKOU de cette manifestation, sans justification ni motif légal ! Sollicité pour donner un caractère officiel à cette injonction verbale, le censeur en chef a refusé de délivrer un document écrit qui engagerait sa responsabilité », a dénoncé ce journaliste dans un communiqué publié, dimanche 29 septembre.

L’éditeur Arezki Ait-Larbi a rappelé à juste que depuis la nomination de Tidjani Tama à ce poste en juin 2022, il « a multiplié les provocations et les mesures coercitives contre KOUKOU Editions. » En effet, ce militant politique et ancien détenu du Printemps berbère a souligné qu’une douzaine d’ouvrages des éditions Koukou a été interdite lors du Sila de 2022, alors que la même maison d’édition a été exclue « sans motif légal » du Sila 2023.

Pour ce défenseur de la cause berbère, la censure dont il est victime est motivée par des raisons idéologiques. « Le levier idéologique de ces agressions est maintenant établi. En excluant KOUKOU Editions des manifestations publiques, la Commission de censure tente d’étouffer les voix de dizaines d’auteurs progressistes (professeurs d’université, écrivains, avocats, moudjahidine, journalistes…) pour les empêcher d’exposer leurs ouvrages au débat et d’aller à la rencontre de leurs lecteurs », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Plus cotés, ‘’Mein kampf’’ d’Adolf Hitler et les ‘’Mémoires’’ de Mussolini traduits vers l’arabe par un éditeur égyptien ont bénéficié d’une surprenante bienveillance, qui a élevé ces monstres du XXe siècle au rang « d’exemples de réussite sociale ».

Quant aux livres de propagande wahabites largement subventionnés par l’Arabie Saoudite, ils y occupent la première place depuis plusieurs années déjà ». Il est utile de rappeler ici que le régime algérien mène une répression culturelle en Kabylie, parallèlement aux arrestations arbitraires et condamnations iniques à la prison ferme de militants kabyles pacifiques. L’administration algérienne a brillé ces dernières années par l’interdiction de la tenue de salons de livre et de conférences ou par la dissolution d’associations et de cafés littéraires, en Kabylie.

En 2023, l’association culturelle Azday Adelsan n Weqqas a été dissoute par les autorités algériennes pour de fausses accusations de « prosélytisme religieux » et de « propagation du christianisme en distribuant des CD, des imprimés et dépliants dans les communes d’Aokas et Tizi N’berber ». En vérité, c’est l’intérêt que cette association accorde à la culture kabyle et amazighe en général qui dérange le régime algérien.

Lyes B.

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