Affaire Amir DZ et détention d’un agent consulaire algérien : La crise entre l’Algérie et la France relancée

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Amir DZ
Amir DZ

ALGER (TAMURT) – Une semaine après la visite du chef de la diplomatie française à Alger et le « réchauffement » des relations entre la France et son ancienne colonie, une affaire liée à l’enlèvement en 2024 de l’opposant algérien Amir Boukhors, communément appelé Amir DZ, risque de provoquer une énième rechute de ces relations. Pour cause, un agent consulaire algérien en exercice sur le sol français, soupçonné d’être impliqué dans cette affaire de kidnapping, a été placé en détention provisoire avec deux autres prévenus, samedi 12 avril, selon le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Décidément, entre la France et l’Algérie, c’est l’histoire d’une éternelle rechute. A peine une semaine d’un apaisement des relations entre Paris et Alger, après huit longs mois de tensions diplomatiques, les deux pays risquent de replonger dans la crise. Celle-ci est provoquée après la détention d’un agent consulaire algérien, rattaché au Consulat d’Algérie à Créteil (Paris). Ce fonctionnaire algérien est soupçonné d’être impliqué dans l’affaire d’enlèvement du cyber-activiste et opposant algérien, Amir Boukhors, fin avril 2024. Ce blogueur, qui jouit du statut de réfugié politique en France, a été enlevé sur le sol français par de faux policiers, et séquestré pendant 27 heures. Au total, trois personnes ont été mises en examen dans le cadre de cette affaire. L’avocat de l’activiste algérien, victime de cet enlèvement, confirme la nature criminelle et terroriste de cette affaire. « L’ouverture d’une information judiciaire ce jour [vendredi 11 avril] au tribunal de Paris des chefs, d’une part, d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, et d’autre part, d’arrestation, séquestration en relation avec une entreprise terroriste, montre qu’une puissance étrangère (l’Algérie, NDLR) n’a pas hésité à mener une action violente sur le sol français par l’intimidation et la terreur de nature à porter atteinte à la vie », a dénoncé Me Eric Plouvier, qui assure la défense d’Amir Dz. Tard dans la soirée de samedi, l’Algérie a réagi via un communiqué de son ministère des affaires étrangères.

Ce communiqué indique que l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a été reçu au siège dudit ministère par le Secrétaire Général Lounès Magramane. Celui-ci lui a exprimé la « vive protestation » de l’Algérie « suite à la décision des autorités judiciaires françaises de mettre en examen et de placer en détention provisoire un de ses agents consulaires en exercice sur le sol français ». L’Algérie dit rejeter les motifs invoqués par le Parquet national antiterroriste (PNAT), tout en qualifiant l’opposant Amir DZ de « voyou » et « d’énergumène ». Pourtant, l’enquête menée par le PNAT et l’analyse faite des appels téléphoniques ont révélé des liens avec l’agent consulaire algérien mis en examen et désormais détenu.

Pour rappel, en décembre dernier, un employé franco-algérien du ministère français de l’Économie a été mis en examen après avoir été soupçonné d’avoir livré des informations sur des opposants kabyles et algériens au régime algérien, dont Amir Boukhors. Une employée au niveau de l’OFFI, avec laquelle ce fonctionnaire du ministère français de l’Économie entretenait une relation intime lui communiquait ces informations. Celles-ci sont ensuite transmises à « une personne de nationalité algérienne travaillant au consulat d’Algérie de Créteil », selon le parquet de Paris. Par ailleurs, et réagissant à la « vive protestation » de l’Algérie suite à la détention de son agent consulaire, une source diplomatique française a rappelé que l’autorité judiciaire française « agit en toute indépendance ».

Lyes B.

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