TIZI WEZZU (TAMURT) – Lalla Badi, la voix envoûtante du désert, s’est éteinte, ce lundi 21 avril, au CHU de Tizi Wezzu, en Kabylie, à l’âge de 88 ans. Diva incontestée du Tindi, elle est surnommée « mère spirituelle des touaregs ». En effet, elle est une icône politique et artistique de ce peuple berbère, plusieurs fois millénaire.
Née en 1937 au sud de Tamanrasset (In Guezzam), aux confins du désert, Lalla Badi a été initiée à la musique à l’âge de dix ans sous l’influence de sa maman Lansari Bakka. Dès son jeune âge, elle répertoriait les anciennes poésies terguies qu’elle chantait avec sa voix suave et enchanteresse. Sur scène et lors de ses tournées internationales, elle parait souvent drapée dans son Tisseghnest traditionnel. Tout en puisant de la musique ancestrale touareg, la reine du Tindi s’ouvrait également sur la musique moderne. Justement, c’est dans les années 1990 qu’elle rencontre un groupe de jeunes musiciens touaregs, qui portait un nouveau genre musical, mélangeant le blues et les mélodies du Ténéré.
Il s’en est suivi une riche et fameuse collaboration avec le groupe mythique Tinariwen, qui a modernisé le « blues saharien ». Lalla Badi laisse un trésor artistique inestimable aux «Kel tamasheq» (les touaregs), et au-delà à tous les peuples berbères.
Aksil K.