KABYLIE (TAMURT) – Chassé même quand la période réglementaire de la chasse est fermée, le nombre de sangliers en Kabylie ne cesse de diminuer. Cet animal, qui joue un rôle prépondérant dans l’écosystème, est prisé pour sa viande et risque de disparaitre malgré son grand nombre dans tous les maquis de Kabylie.
Manger la viande de sanglier est en vogue à travers plusieurs régions de Kabylie. À Boudjimaa, dans la région d’Ath Ouaguenoun au nord de Tizi Ouzou, certains restaurants, pas loin du chef-lieu communal, sont même spécialisés dans les plats à base de sanglier ; malheureusement, sa viande se fait de plus en plus rare. « Certains chasseurs nous livrent des sangliers chassés des régions de Blida, de Chrea, où le sanglier est présent en nombre important, vu que dans cette région ils ne le mangent pas pour des raisons religieuses », nous confie un restaurateur de Boudjimaa. Ce dernier avoue que la chasse intensive du sanglier en Kabylie est un véritable danger. Ce gibier risque de disparaître de Kabylie. « Je n’achète plus le sanglier en dehors de la période de la chasse, mais y en a pas que les restaurateurs qui l’achètent. Le sanglier est chassé et consommé par des bergers aussi », ajoute notre interlocuteur. Si jadis le sanglier est peu consommé en Kabylie à cause du poids de la religion musulmane qui interdit sa consommation, ces dernières années la barrière de la religion n’existe plus et les Kabyles non musulmans ne se privent pas d’une viande aussi délicieuse que celle du sanglier.
Pour protéger le sanglier en Kabylie, il est temps de procéder à l’élevage du porc dans des fermes, comme cela se fait en Tunisie. Un pays musulman, mais qui commercialise la viande de porc. La religion est individuelle. Celui qui est musulman, n’a qu’à pas manger de porc.
Idir Yatafen