TIZI OUZOU (TAMURT) – La publication du recteur de l’université de Tizi Ouzou d’un communiqué appelant avec insistance les enseignants et le personnel de l’université Mouloud Mammeri à acheter le mouton de l’Aïd a soulevé beaucoup d’interrogations, d’étonnement, mais aussi une risée sur les réseaux sociaux. Tout le monde se demande quel est le lien entre un lieu de savoir, une université, et les moutons de la fête de l’Aïd ?
Renseignements pris auprès de quelques enseignants de ladite université, il parait qu’un des nababs du régime aurait importé une importante quantité de mouton d’un pays de l’Est européen à un prix dérisoire. Mais la race de ces moutons importés est un peu étrange. D’abord, leur viande est peu consommée par les humains. Généralement, leur viande est réservée à alimenter les animaux dans les zoos. » Ce qui nous a mis la puce à l’oreille, ce n’est pas seulement l’insistance voire l’obligation du recteur à l’acheter, mais le fait de ne pas posséder la tête du mouton.
Comme il s’agit d’une race inconnue et peu consommée par les humains, sa tête est gonflée et ne ressemble aucunement à celle du mouton de notre pays. Ces moutons importés ont un visage bizarre et, si on les voit, on ne pourra jamais les manger. Donc, c’est pour cette raison que le wali a obligé le recteur de l’université de nous coller quelques centaines, en prenant soin de cacher sa tête ! Voilà l’histoire », nous explique une enseignante à l’université de Tizi Ouzou qui dit qu’heureusement le pot aux roses est découvert.
Ce que nous n’avons pas encore compris, c’est pourquoi l’importateur de ces moutons bizarres a choisi une université kabyle pour écouler sa marchandise. Il peut aller voir quand même ailleurs en Algérie.
Bref, les enseignants de Tizi Ouzou ont presque tous tourné le dos aux moutons proposés par le recteur qu’on peut qualifier de « maquignon escroc ».
Cette histoire nous rappelle 1990, l’année où un général algérien avait importé deux bateaux remplis de moutons quelques jours avant l’Aïd de la lointaine Australie. Des moutons sans queues ! Le parti islamiste à l’époque avait fait ses fatwas que ce genre de moutons sans queue est « haram ». Le général importateur a fini par vendre ses milliers de moutons aux casernes militaires. Ils peuvent alors procéder à la même ruse cette année encore, au lieu de faire du chantage aux enseignants de l’université de Tizi Ouzou.
Idir Yatafen