Réhabilitation du FIS : Irait-on vers l’instauration d’un Etat théocratique en Algérie ?

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Islamistes
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ALGÉRIE (Tamurt) – Y’a-t-il réellement au sein de l’armée entre les jeunes officiers universitaires et leurs aînés, lesquels préfèrent consacrer leur temps à la jouissance et la possession du bien matériel qu’à l’étude et la recherche militaires comme le prétendent certains avis se disant connaître assez la chose militaire algérienne ? Est-ce vrai que Abdelaziz Bouteflika dans la mesure où serait contraint de raccourcir son mandat, signera d’abord la loi portant la professionnalisation de l’armée comme le revendiquent tant les jeunes chefs militaires universitaires et fort souhaitée par les civils avant de fermer tout doucement la porte de son bureau ?

Beaucoup de scénarios sont établis par les observateurs de la scène politique et des mœurs des palais décisionnels d’Alger. Aussi, tantôt c’est des thèses prêtant à l’optimisme qui sont mises en avant et tantôt ce sont celles prévoyant l’apocalypse qui parviennent aux oreilles innocentes. Quoi qu’il en soit, les nouvelles rapportées par le quotidien national de langue française, El Watan, dans son édition de vendredi dernier font dresser les cheveux sur la tête. En effet, selon ce journal, très connu pour son grand professionnalisme, le chef d’Etat a recueilli les avis de ses ministres sur la nécessité ou non de faire revenir sur la scène politique les membres de l’ex-Front Islamique du Salut (FIS). La condition du retour des membres du parti dissous est seulement le changement de sigle. El Watan nous révèle au même temps que la majorité des membres du gouvernement est d’accord. Même le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a approuvé la proposition de réhabilitation du parti accusé d’avoir été responsable de la violence terroriste. Pour signifier son approbation, Ahmed Ouyahia a gardé le silence et en baissant les yeux, soit à la manière d’une jeune fille qu’on vient de demander en mariage.
Il se trouve que le premier responsable du Rassemblement National Démocratique (RND) avait déjà signé des contrats en cachette avec les dirigeants de l’ex-FIS, à l’époque où il était même « prohibé » de prononcer les noms de Madani, Belhadj etc…

Penser à réhabiliter l’ex-FIS relève de l’impossible ? Pour les naïfs oui mais pas pour ceux qui suivent de près la politique et les décisions internationales, notamment celles de Washington. Le journaliste Daniel Pipes, spécialiste de la politique internationale, a rapporté dans son article de la semaine passée que la sphère décisionnelle américaine a fini par opter pour une politique d’adoucissement vis-à-vis de l’islamisme en le déclarant « innocent » de la violence. Daniel Pipes qui ne cache pas sa contrariété dans le pas cédé à l’islamisme par son pays révèle au même temps que Washington a décidé d’agir de la sorte par souci d’éviter la confrontation directe avec l’islamisme. C’est fort probablement donc en tenant compte de la position américaine vis-à-vis de l’islamisme que les tenants du pouvoir algérien ont décidé de revenir à de meilleurs sentiments à l’endroit de l’ex-FIS.

La grande question est de savoir dès lors que demandera la grande famille de l’ex-FIS à titre de dédommagement ? La vérité sur ce qui s’est passé au cours de la décennie noire ne lui suffira sans doute pas. Quoi qu’il en soit, le retour de l’ex-FIS enverra à la guillotine bon nombre de « mafiosi » travestis en républicains démocrates. Au même temps, la Kabylie, éreintée de sa longue lutte contre l’intégrisme islamiste et les crimes de la mafia politico-finacière mais toujours debout, aura son mot à dire en ce qui concerne son propre sort. Appuyée avec le rapport américain la reconnaissant et la déclarant comme une région symbole pour le monde entier en matière de lutte et de résistance contre le terrorisme, la Kabylie trouvera une énième belle occasion quant à la revendication de son autonomie. Le peuple représenté par M. Ferhat Mehenni peut crier au monde entier avoir, encore une fois, remporté une merveilleuse bataille mais il n’en demeure pas moins qu’il lui reste beaucoup de chemin à faire pour arriver à la victoire finale. Car il est connu de toutes et de tous que depuis la création des Etats et des nations, les intérêts économiques et géopolitiques priment sur ce qui est appelé communément la justice et la justesse.

Sachant que le pétrole est un combustible qui, par la puissance des firmes pétrolières, a de longues années devant lui et que l’Algérie qui en est largement pourvue intéresse dès lors tous les pays de la planète, quel serait alors le personnel algérien aux leviers de commande de la manne pétrolière susceptible de donner satisfaction au monde qui nous entoure ? L’islamisme ou l’actuelle mafia politico-finacière ? Difficile pour l’heure de trouver le résultat de l’équation ayant plusieurs données dont la richesse pétrolière, l’économie commerciale et la sécurité frontalière ainsi que le souci de préserver sa « bonne réputation » en matière des droits de l’homme. Toutefois, il est permis de miser ses sous sur l’autonomie de la Kabylie et l’instauration d’un Etat théocratique. Concernant celui-ci, sa probabilité réside non seulement dans le fait que dès maintenant le gouvernement semble le cautionner mais aussi dans le fait que même la pensée islamiste habite les cerveaux des jeunes militaires, soit les futurs cadres dirigeants de l’armée. Le facteur temporel a joué uniquement en faveur de l’islamisme.

Par manque de volonté et, surtout, le fou désir de faire oublier au peuple kabyle son identité et son origine, les tenants du pouvoir ont encouragé l’islamisme à tous les niveaux et dans tous les milieux de la société. Ce qui fait que le jeune militaire de trente ans d’aujourd’hui croit dur comme fer que la vie réelle et authentique n’existe que dans l’au-delà. Il n’est pas moins vrai que ces jeunes militaires ont étudié la science militaire moderne mais cela ne change pas pour autant leur profil islamiste. Un exemple ? L’armée iranienne. Elle est islamisée à outrance et, au même temps, elle maîtrise la grande science militaire. Et pour conclure, la seule chose que d’aucuns soient absolument certains, c’est le changement radical de la carte politique algérienne dans les prochains mois. En bien ou en mal. Toutefois, pour la Kabylie le pire est derrière elle.

Par Said Tissegouine

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