Répression anti-kabyle : Un an de prison ferme en appel pour Mohand Taferka, il quitte la prison le 15 novembre

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Mohand Taferka
Mohand Taferka

COUR D’ALGER (TAMURT) – Le procès en appel du détenu kabyle Mohand Taferka s’est tenu, le 28 octobre dernier, au tribunal criminel d’appel de Ruisseau (Alger). Condamné en première instance à 2 ans de prison ferme, sa peine a finalement été réduite en appel à un an, selon son avocate Me Fetta Sadat.

Placé sous mandat de dépôt le 15 novembre 2023, à la suite de sa présentation devant le juge instructeur du tribunal de Sidi M’hamed, Mohand Taferka, défenseur de la culture kabyle et figure de proue de la diaspora kabyle en France, quittera normalement la prison algérienne de Koléa le 15 novembre prochain. En effet, il vient d’être condamné en appel à un an de prison ferme et à 50 000 DZD d’amende pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » (article 79 du code pénal).

Agé de 75 ans et atteint de plusieurs maladies chroniques, Barache Mohand Akli, son vrai nom, a été par ailleurs acquitté de l’accusation « d’appartenance à une entité terroriste », allusion au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, arbitrairement classé comme tel par le régime colonial algérien en mai 2021. Ainsi, « Mohand Taferka est libérable le 15/11/2024 », a affirmé Me Fetta Sadat. Celle-ci a, en outre, souligné que l’Agent judiciaire du Trésor (AJT), qui réclamait une somme de 05 millions de dinars à titre de réparation, a été débouté de ses demandes. Pour rappel, l’arrestation de ce militant associatif remonte au 27 avril 2023. Il a été interpellé par la police algérienne aux frontières (PAF), alors qu’il s’apprêtait à embarquer vers Marseille via le port d’Alger.

Pour lui monter un dossier de toutes pièces et l’accuser de « terrorisme », il a été conduit au commissariat de Saoula (Alger) chargé de la lutte contre le crime organisé et transnational. Au terme d’un long interrogatoire, il a été relâché, mais il ne pouvait pas voyager à cause d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Il a été auditionné par un juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed le 15 novembre 2023, lequel juge avait ordonné son placement sous mandat de dépôt à la prison de Koléa. Le 25 juin dernier, il a été condamné en première instance à 2 ans de prison ferme. Malgré son état de santé précaire, la justice algérienne a refusé ses demandes d’une liberté conditionnelle.

Arezki Massi

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