ALGER (TAMURT) – Injustement incarcérés par le régime colonial algérien pour le délit de « kabylité », car les charges liées au terrorisme (article 87 bis) officiellement retenues contre eux étant farfelues et infondées, plusieurs militants kabyles, dont les indépendantistes Mohand-Said Attaf, Ziane Amayas et Djamel Djoudi ont dernièrement quitté la prison de Koléa.
C’est un grand soulagement pour les familles de plusieurs détenus politiques kabyles, qui ont été libérés tout récemment des geôles algériennes. Victimes de la répression sauvage du régime colonial algérien contre le peuple kabyle, laquelle répression s’est intensifiée depuis 2021, ces militants ont été poursuivis pour des chefs d’accusation liés à l’article 87 bis (terrorisme) du code pénal algérien. Cet arsenal juridique a été mis en place par le régime algérien pour criminaliser l’acte politique, notamment la revendication pacifique des indépendantistes kabyles concernant le droit à l’autodétermination en faveur de la Kabylie. Le seul tort de ces jeunes militants est d’aimer la Kabylie et de revendiquer pacifiquement son droit à l’existence en tant que pays libre du joug du colonialisme algérien et son idéologie arabo-musulmane. Originaire de Tuvirett (Iwaquren), Mohand-Said Attaf a été condamné en appel à quatre ans de prison ferme, en décembre 2023, après plus de 16 mois de détention arbitraire.
Il a été libéré avant de purger la totalité de sa peine à la faveur d’une « grâce présidentielle ». Il a été arbitrairement arrêté avec les autres militants remis en liberté, en l’occurrence Ziane Amayas, Djamel Djoudi, Nassim Moudoud et Mendil Djahid dans le cadre de la compagne de répression sans précédent enclenchée par le régime algérien contre le peuple kabyle depuis mai 2021. Ils ont été traduits en justice pour ‘’apologie du terrorisme‘’, ‘’diffusion de publications de nature à nuire à l’intérêt national‘’ et ‘’incitation à l’attroupement non-armé‘’. Des accusations infondées montées de toutes pièces par les services secrets algériens, qui instrumentalisent la justice pour réprimer les militants kabyles.
Pour sa part, le militant Nassim Moudoud a été condamné en appel par la chambre criminelle de deuxième instance près la cour de Sétif, le 17 mai 2023, à 05 ans de prison ferme. En janvier 2023, il a écopé en première instance 10 ans de prison ferme, alors que le parquet avait requis la perpétuité. Agé de 39 ans et originaire d’Ath Oujhane, commune de Boussalem, Nassim Moudoud a été arrêté par la gendarmerie algérienne le 15 décembre 2021. Il est poursuivi, entre autres, pour ‘’appartenance au MAK’’, ‘’apologie du terrorisme » et « outrage à corps constitué ». Il a été donc libéré après presque 3 ans de détention arbitraire.
Arezki Massi