MARSEILLE (TAMURT) – Une soirée de soutien à Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, injustement condamné à cinq ans de prison ferme par la justice algérienne, a été organisée, mercredi 02 avril, par la mairie 11 et 12 arrondissements, à Marseille. Placé sous le signe de la liberté d’expression, l’évènement a vu la participation du maire Sylvain Souvestre, Arnaud Benedetti en sa qualité de président du Comité de soutien de Boualem Sansal, la sénatrice Valérie Boyer et l’ancienne ministre chargée des affaires européennes, Mme Noëlle Lenoir. Les kabyles de Marseille étaient fortement présents à cette soirée. L’intervention du militant de la cause kabyle Farid Bouchama était remarquable et très éclairante.
« Je m’exprime au nom de la communauté kabyle (…) Et je vais faire un peu d’humour en rendant hommage à Boualem Sansal, qui a un peu de chance. Il est en prison et il est encore vivant. Matoub Lounes, un chanteur kabyle, a été assassiné en 1998. Mouloud Mammeri, qui était un père spirituel pour Sansal, a été assassiné à la méthode KGB (police politique de l’ex URSS), par un accident ! C’est vrai les services secrets algériens sont les disciples du KGB. Tahar Djaout a été assassiné par les islamistes. L’islamisme et le pouvoir algérien sont deux facettes d’une même réalité. Ils ont le pouvoir et l’islam comme religion d’Etat. Ils tiennent la société avec ça. Ils manipulent justement les gens des banlieues ici par l’islam », a déclaré d’emblée le militant indépendantiste Farid Bouchama. Celui-ci a ensuite mis en exergue avec courage et clarté les violations des droits de l’homme par le régime algérien en Kabylie. « Qu’est ce qui se passe en Kabylie. En Kabylie, on condamne des gens à mort pour un crime qu’ils n’ont jamais commis. Un crime orchestré par le cynisme du pouvoir algérien.
C’est le KGB, encore plus méchant et féroce. Je suis personnellement chrétien. En Kabylie, les kabyles n’ont pas le droit au culte en tant que chrétien. Les églises sont fermées et beaucoup sont pourchassés. Il y a des militants kabyles qui croupissent dans les prisons », a dénoncé ce militant associatif. Usant encore de son humour, Farid Bouchama explique comment l’affaire Sansal a permis au monde entier et au médias français d’évoquer enfin le cas des détenus politiques kabyles. « Permettez-moi encore un peu d’humour. Je dirai merci à Boualem Sansal, qui a permis qu’on parle finalement de tous ces prisonniers de la méchanceté du pouvoir algérien », a-t-il indiqué. Ce réalisateur du film documentaire « Les Berbères dans l’histoire » a expliqué à son auditoire pourquoi le régime algérien était déstabilisé par les déclarations de Boualem Sansal. « J’ai fini mon humour, maintenant passons aux choses sérieuses.
En fait, il y a des enjeux géostratégiques depuis que Sansal parlait du Maroc et des frontières algéro-marocaines. Ça a fait mal au pouvoir algérien parce qu’il est bâti sur du faux depuis 62 », a souligné l’intervenant, tout en affirmant que la Kabylie avait fait la guerre à l’armée coloniale et non à la culture française. « Les leaders kabyles qui ont fait la guerre (…) n’ont pas fait la guerre à la culture française. La plupart d’entre eux étaient éduqués dans des écoles françaises. (…) On a combattu le colonialisme mais on n’a pas combattu la France en tant que valeurs et culture. Je suis né en France et je suis fier de ma citoyenneté française », a insisté Farid Bouchama. Pour en finir avec les agissements autoritaires et dictatoriaux de ce régime algérien, ce chrétien kabyle appelle au soutien de la lutte de la Kabylie pour sa liberté. « Maintenant, je pense que la meilleure manière de renvoyer ce pouvoir à ses turpitudes c’est de soutenir le combat de la Kabylie. Parce que la Kabylie est démocratique, laïque, multiculturelle et multiconfessionnelle. On ferme les églises en Kabylie. On condamne les militants kabyles à mort. Un minimum d’honnêteté politique et intellectuelle c’est de soutenir la Kabylie », a-t-il plaidé.
Justement, Farid Bouchama dit regretter l’attitude de Said Sadi, homme politique et ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, qui, au lieu de soutenir le combat de la Kabylie pour sa liberté, préfère « faire le flan à certains milieux du pouvoir ». « Vous avez parlé d’un certain Said Sadi. C’est juste ce qu’il avait dit, mais ce que je regrette personnellement, c’est que Said Sadi, qui fait partie aussi de ces élites, tout en étant de conscience démocratique, au lieu de soutenir la Kabylie, il préfère faire le flan à certains milieux du pouvoir. C’est de la stratégie. Je regrette que Said Sadi ait accusé ces jeunes kabyles de meurtre alors qu’ils n’ont pas commis de meurtre. Ce sont des militants kabyles, on a juste voulu enfoncer la Kabylie », a déploré Farid Bouchama, fortement applaudi à la fin de son intervention.
Aksil K.
nous n avons rien a gagner dans cette algerie arabomusulmane un divorce et une scission s impose je ne suis pas militant ou sympathisant du mak mais il n y a qu eux qui parlent de la kabylie ancestrale