CHLEF (TAMURT) – Les services de sécurité de la ville de Chlef, dans l’ouest algérien, n’ont pas trouvé mieux à faire que de mener une chasse sans répit contre les jeunes couples. Ils sont fiers d’annoncer qu’en une seule journée, 21 couples ont été arrêtés sur une plage de Chlef et seront présentés devant les procureurs et les juges.
Aimer est un délit puni par la loi en Algérie. Voir sa dulcinée, l’espace d’un après-midi au bord de la mer, relève d’un exercice risqué pour les jeunes Algériens. On comprend pourquoi ils prennent des barques de fortune au péril de leur vie pour regagner les rives européennes. Les couples arrêtés à Chlef sont pour la majorité des étudiants. Ils sont interpellés alors qu’ils n’ont fait de mal à personne. Juste assis au bord de la mer à discuter, en suivant le rythme des ressacs des vagues.
Au lieu de lutter contre la drogue, la corruption qui a détruit l’économie algérienne… les services de sécurité et l’appareil judiciaire s’acharnent sur ses couples à fleur d’âge. Le comble, une fois arrêtées et traînées devant les tribunaux, les jeunes filles algériennes subissent les supplices de leurs parents et proches.
Les femmes en Algérie, même les universitaires, vivent le calvaire et presque sans aucun droit dans une société de plus en plus islamiste et extrémiste.
Idir Yatafen
Même les deux policières sont accompagnées d’un » Muharam » … pauvre Algérie qui veut être plus royaliste que les rois
C’est très poignant et une réalité terrible pour de nombreux jeunes en Algérie. Ce qui est choquant, c’est que l’amour, un sentiment universel, devient un délit dans un pays où les jeunes n’ont même pas la possibilité de vivre leur affection sans peur des répercussions. La situation des couples arrêtés, surtout lorsqu’ils ne font rien de mal, mais sont juste en train de vivre un moment d’intimité au bord de la mer, est d’autant plus triste. Il y a un contraste flagrant entre les priorités de l’État, qui semble plus concentré sur l’éradication de l’amour libre que sur des problèmes bien plus graves comme la corruption et les drogues.
C’est un drame aussi pour les jeunes filles, qui subissent non seulement l’hostilité de l’État, mais aussi la pression familiale, ce qui en fait une oppression à multiples facettes. Même dans des institutions censées être des espaces d’éducation et de liberté, comme les universités, elles doivent se plier à un système patriarcal et répressif.
Il est difficile de ne pas être révolté face à ce genre de situation, où les jeunes, au lieu d’être soutenus dans leurs rêves et aspirations, se trouvent pris dans des jugements moraux sévères et déconnectés des réalités sociales et économiques du pays. Il y a une déconnexion profonde entre les priorités des autorités et les véritables besoins de la société, notamment les jeunes qui cherchent simplement à vivre.