Conseils d’un avocat kabyle installé à Paris aux détenus politiques

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La repression des Kabyles par la police algérienne
La repression des Kabyles par la police algérienne

KABYLIE (TAMURT) – Les injustices et les harcèlements judiciaires de la justice algérienne instrumentalisée à grande échelle contre de simples citoyens kabyles prennent de l’ampleur. Depuis 2019, le régime en place mène une guerre sans merci contre les Kabyles, surtout contre les indépendantistes.

Un ancien avocat kabyle installé dans la région parisienne, que nous avons contacté, a donné quelques conseils. « D’abord, les proches des victimes arrêtées par les services de sécurité doivent prendre soin de noter les noms de tous les policiers ou gendarmes qui ont participé à son arrestation et surtout à son interrogation, surtout les agents qui usent de la brutalité. Les noms des procureurs et des juges qui ont traité leurs dossiers. D’un côté, la presse kabyle publiera les noms avec photos de ces agents qui harcèlent le peuple kabyle et surtout les tortionnaires. Des poursuites judiciaires contre eux dans des tribunaux européens sont possibles à n’importe quel moment à l’avenir. Il faudra aussi garder soigneusement tous les documents relatifs aux attestations, interrogations, jugements, emprisonnements, certificats médicaux,… Comme je viens de le mentionner, des poursuites judiciaires individuelles sont possibles. Les temps changent rapidement de nos jours », conseille l’avocat. Il dira aussi que « citer les noms de toutes les personnes qui ont participé aux harcèlements judiciaires, policier, gendarme, procureur ou juge… facilite l’obtention du statut de réfugié politique en Europe. Il faudra toujours nommer ceux qui vous menacent ou ceux qui vous ont fait du mal. C’est très important. Dans une demande d’asile, il faudra toujours citer des noms, les dates et des lieux ».  L’avocat kabyle suggère aussi aux exilés kabyles de s’organiser et de se constituer en collectifs pour défendre leurs frères emprisonnés en Kabylie. « La plupart des officiers de police, des magistrats et des juges ont des cartes de séjour en Europe ; le fait de citer leur nom leur fera peur. D’ailleurs, rien que pour l’histoire, il est temps de citer tous ceux qui ont participé à la répression en Kabylie. Il y a 24 ans, un certain Mestari a provoqué un drame en Kabylie. C’est le nom du gendarme qui a tiré sur Guermah Massinissa à Ath Douala le 18 avril 2001 », rappelle l’avocat qui évoque le contexte politique en France qui est défavorable au régime algérien.

 » Même Tebboune a peur, à vrai dire, du tribunal international, alors quoi dire de ses juges qui n’ont aucun scrupule à condamner à la perpétuité des centaines de jeunes innocents », ajouta notre interlocuteur qui dit que les Kabyles doivent riposter et ne pas rester les bras croisés devant l’acharnement des décideurs algériens contre eux. Il conseille surtout de ne jamais signer des accusations dont ils sont innocents, comme par exemple « reconnaître qu’on est terroriste contre notre libération ». 

L’avocat propose aussi aux proches des détenus de ne pas rester silencieux et de toujours dénoncer les arrestations de leurs proches. « Le régime algérien, comme tous les régimes terroristes, est fragile devant les médias et les réseaux sociaux. Je me demande d’ailleurs pourquoi les exilés kabyles n’ont aucun lanceur d’alertes  ? Les décideurs algériens ont une peur noire de ce genre d’activistes », fera remarquer le jeune avocat kabyle qui rappelle à l’occasion que les demandes d’asile politique des Kabyles en France sont souvent acceptées. 

Idir Yatafen

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