PARIS (TAMURT) – La cour d’appel de Paris a examiné, le 11 septembre dernier, la demande d’extradition du militant indépendantiste kabyle Aksel Bellabbaci, haut responsable au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), formulée par le régime algérien. La décision de la justice française sera rendue le 02 octobre prochain. Maître Gilles-William Goldnadel, avocat de la défense, a estimé dans un entretien accordé, aujourd’hui, au site marocain d’information Le360 que « le dossier est d’un vide vertigineux ».
La demande d’extradition du militant indépendantiste kabyle formulée par le régime algérien à la justice française a été donc examinée, mercredi dernier, au niveau de la cour d’appel de Paris. Pour rappel, Aksel Bellabbaci a été placé en garde-à-vue, jeudi 20 juin 2024, par la justice française, à la suite d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice algérienne dans le cadre de l’affaire dite de Larbaa Nath Irathen. Le dossier est en lien avec les incendies criminels ayant ravagé la Kabylie en août 2021 et le meurtre du jeune de Miliana Djamel Bensmail. Vendredi 21 juin dernier, il a été présenté devant la justice française, à Paris, et remis en liberté sous contrôle judiciaire au terme de son audition. Pour Me Gilles-William Goldnadel, qui assure la défense d’Aksel Bellabbaci, la demande d’extradition d’Alger est tout simplement surréaliste. « J’ai déposé un mémoire très argumenté dans lequel j’explique que c’est une demande politique, puisque monsieur Bellabaci est inscrit au Journal officiel algérien en tant que terroriste et membre du MAK et que, également, il risque la mort, que le dossier est d’un vide vertigineux, également que la justice algérienne ne donne aucune garantie de crédibilité et d’honnêteté qui ferait que la France puisse justement l’extrader vers ce pays qui n’est pas fiable judiciairement », a déclaré cet avocat au journal marocain en ligne Le 360.
Par ailleurs, Me Gilles-William Goldnadel se dit confiant concernant la décision de la justice française, attendue le 02 octobre prochain. « Oui, j’ai confiance. De toute manière, le 2 octobre, soit la France demandera un supplément d’information, puisque l’avocate générale a critiqué la manière dont l’Algérie avait procédé, soit au contraire, elle déboutera complètement l’Algérie. Donc si vous voulez, moi, pour le 2 octobre, je suis d’une sérénité totale », a-t-il répondu au média marocain, qui lui a demandé s’il a confiance en la justice française dans ce dossier.
A noter que le régime algérien, dont les services secrets avaient orchestré et exécuté de bout en bout le meurtre de Djamel Bensmail, ainsi que perpétré les incendies de l’été 2021 en Kabylie, ont accusé, en plus du MAK, Israël et le Maroc d’être derrière cette tragédie. L’Algérie cherchait un prétexte pour justifier sa répression sauvage contre les indépendantistes kabyles et le MAK, qu’elle a classé « organisation terroriste » trois mois auparavant, soit en mai 2021. Pour Aksel Bellabbaci, cette affaire « est une occasion inouïe pour défendre les détenus kabyles condamnés à mort devant une justice indépendante ».
Lyes B.