Incendies en série en Kabylie : Le régime algérien poursuit sa politique de la terre brûlée

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L'Algérie continue sa politique de la terre brulée en Kabylie
L'Algérie continue sa politique de la terre brulée en Kabylie

MEZOUARA (TAMURT) – Pendant trois jours (10 au 12 août), des incendies spectaculaires ont ravagé de vastes zones de la Kabylie dans l’indifférence totale. Des forêts entièrement ou partiellement réduites en cendre, des villages encerclés par de gigantesques flammes obligeant les populations à fuir, des biens matériels détruits, des récoltes et exploitations agricoles dévastées. Ce phénomène prend de l’ampleur depuis 2021 et s’apparente à une véritable politique de la terre brûlée.

Le bilan est catastrophique et le peuple kabyle se demande quand prendra fin cet écocide. Après Larbaa Nath Irathne, en 2021, Toudja en 2023, c’est le village historique de Mezouara qui a été le plus affecté par les incendies de l’été 2024. Il fait partie des 15 villages que compte la commune d’Akfadou, dans le département de Vgayet. Riche en sources d’eaux potables et en terre cultivables, cette belle bourgade, qui a abrité le Poste de Commandement (PC) de la wilaya III historique durant la guerre de libération 1954-1962, est situé dans une zone protégée par les contreforts du majestueux Djurdjura. Dimanche 11 août, un incendie s’est soudainement et mystérieusement déclaré dans le massif forestier avoisinant ce village. Les flammes, favorisées par le vent, se sont rapprochées dangereusement des habitations contraignant ainsi une vingtaine de familles à prendre la fuite laissant tout derrière elles. Le plus important était de sauver leurs âmes et qu’il n’y ait pas de pertes humaines comme ce fut le cas en 2021 et 2023. Face à cette tragédie, des appels à la mobilisation citoyenne étaient lancés par des villageois. Cet appel diffusé via Facebook renseigne sur l’ampleur de la catastrophe : « Les feux de forêt continuent de ravager le village de Mezouara à Akfadou.

Bien que la population ait été évacuée, les flammes menacent encore de détruire ce qui reste. Si vous possédez un camion-citerne ou tout autre moyen pouvant contribuer à l’extinction des feux, nous vous prions de vous diriger rapidement vers le village de Mezouara. Votre aide est indispensable pour mettre fin à cette tragédie. Unissons nos forces pour protéger ce qui peut encore l’être et empêcher que le feu ne se propage davantage. La solidarité est notre plus grande arme face à ces incendies. Agissons ensemble, maintenant », avait lancé un citoyen d’Akfadou. En plus des vies humaines précieuses, il s’agissait aussi de sauver le massif forestier de l’Akfadou, un trésor naturel qui recèle une abondante richesse faunistique et floristique.

Plusieurs départs de feux ont été également signalés à Barbacha, Adekar et Kherrata, dans le département de Vgayet. Des incendies ravageurs ont été aussi enregistrés dans la même période à travers diverses localités du département de Tizi Wezzu. Que ce soit à At Douala, Larbaa Nath Irathen, Fréha ou Makouda, pour ne citer que ces régions, des flammes dévastatrices ont tout détruit sur leur passage.

Le régime algérien encore pointé du doigt

Pour beaucoup de Kabyles, ces incendies portent incontestablement la signature du régime d’Alger. « L’origine criminelle de ces incendies ne fait l’ombre d’aucun doute. La simultanéité de leur occurrence exige une préparation minutieuse et bien élaborée et des moyens organisationnels gigantesques. Le citoyen lambda ne dispose pas de ces moyens », a dénoncé un citoyen kabyle tout en espérant, qu’un jour, « une enquête indépendante et sérieuse établira les responsabilités et que les vrais pyromanes seront démasqués ». Pourquoi le régime algérien recourt-il, cet été encore, à cette politique de la terre brûlée ? « À mon humble avis, c’est pour instaurer un climat de peur et de terreur, surtout vu que les simulacres élections présidentielles avancent à grands pas », a expliqué un internaute kabyle.

Pour un autre citoyen kabyle, cela s’inscrit plutôt dans une volonté de priver la Kabylie de ses potentialités naturelles. « Ils veulent appauvrir la Kabylie pour qu’elle soit très pauvre des richesses naturelles ou matérielles », a-t-il souligné. La mobilisation et la vigilance restent de mise, préconise un citoyen kabyle. « Encore une fois, on observe non sans mal la recrudescence des incendies de forêt dans de nombreux endroits de Kabylie. Il faut croire que tous ces incendies, qui sont recensés pour l’heure, correspondent à des actes délibérés, et ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler le triste souvenir des tragiques incendies de cette triste année 2021 qui a vu périr des vies humaines et détruit une partie non négligeable de notre patrimoine forestier.

Le même danger se profilant à l’horizon, notre population doit demeurer vigilante et mobilisée, comme elle ne doit nullement sous-estimer tous ces feux allumés de manière répétée, car l’intention criminelle ne laisse pas l’ombre d’un doute », dira ce kabyle, qui insiste sur la vigilance. Pourquoi cette fois-ci le régime algérien n’a pas accusé les indépendantistes kabyles, le Maroc et Israël d’être derrière ces incendies, comme il l’a fait en 2021 ? La réponse est qu’il sait pertinemment que personne ne croit à sa propagande mensongère.

Aksil K.

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