WASHINGTON DC (TAMURT) – Dans son rapport annuel sur le terrorisme rendu publique récemment, le Département d’Etat américain a formellement rejeté la désignation du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie « d’organisation terroriste » par le régime algérien. Pour les Etats-Unis d’Amérique, cette classification arbitraire est plutôt dictée par des considérations politiques et non sécuritaires.
« En 2023, l’Algérie a également maintenu la désignation de terroristes nationaux contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et le mouvement islamiste Rachad. Les États-Unis considèrent que la concentration de l’Algérie sur ces groupes est davantage politique que sécuritaire, et aucun des deux ne semble avoir commis ce que les États-Unis définissent comme des actes terroristes », lit-on dans le rapport du Département d’Etat américain, publié ce mois de décembre.
Ainsi, les Etats-Unis d’Amérique reconnaissent encore une fois et explicitement que le combat des militants indépendantistes kabyles est foncièrement pacifique et politique, se basant sur le droit international. Celui-ci garantit le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cette affirmation venant de la première puissance militaire au monde constitue un démenti cinglant aux allégations mensongères du régime algérien.
Comme d’habitude, les autorités algériennes n’ont pas réagi au rapport du Département d’Etat américain.
Pour rappel, plusieurs membres du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU, dont les USA, ont vivement recommandé lors de l’examen période universel (EPU) auquel l’Algérie a été soumise en novembre 2022, à Genève, au régime algérien d’abroger l’article 87 bis. Cet arsenal juridique a été maintenu à ce jour et il est souvent utilisé pour incriminer l’acte politique, notamment le combat pacifique des indépendantistes kabyles pour revendiquer le droit à l’autodétermination. Lors de son intervention au CDH de l’ONU, en novembre 2022, à Genève, la délégation américaine s’est adressée ainsi au régime algérien : « Nous recommandons que l’Algérie abroge les amendements de l’article 87 bis du code pénal qui contient une définition excessivement vaste du terrorisme, qu’elle libère les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme, détenus en vertu de cette disposition, qu’elle cesse le harcèlement et les poursuites des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme (…) ».
Malheureusement, la justice algérienne continue à instrumentaliser l’article 87 bis pour justifier la répression du régime d’Alger contre les militants indépendantistes kabyles, qualifiés injustement de terroristes. Leur seul tort est d’avoir exprimé pacifiquement le droit du peuple kabyle à l’autodétermination.
Arezki Massi
Merci
Est-ce que vous pouvez SVP me fournir le lien vers ce rapport afin que je puisse le lire? Merci d’avance
https://www.state.gov/reports/country-reports-on-terrorism-2023/algeria/?fbclid=IwY2xjawHSKcxleHRuA2FlbQIxMAABHeEm90Z8OYKdbBx3wzTtE5B8PAo2MJfMBvpEpTQ3iL3LBKW98WsOEJaJpA_aem_oNubQC5KOIxttsX02sgtmw