ALGERIE (TAMURT) – Arrêté le 27 juillet dernier à Makouda, en Kabylie, par des policiers algériens en civil, le jeune Massinissa Lakehal est toujours en garde à vue dans la wilaya de Blida, en Algérie. A travers son arrestation, le régime algérien cherche à punir son père Ammar Lakehal, un militant indépendantiste kabyle forcé à l’exil.
« Mon fils Massinissa a été arrêté dans mon village à la manière d’un kidnapping alors qu’une convocation aurait suffi. Il est placé à Blida », a affirmé Ammar. Dans une correspondance qu’il dit avoir envoyé entre autres à des ONG des droits de l’homme, à l’ONU, ainsi qu’au gouvernement du Canada, pays où il est installé, le père de Massinissa dénonce les agissements de voyous commis par ceux qui ont kidnappé son fils. « Ces « agents » sont en train d’agir de la même manière que la France durant sa période coloniale et notamment de 1954 à 62 ! Mon père, et donc le grand père de Massinissa était un des novembristes qui avaient secoué et fait plier à genoux la France. Mon père comme des milliers d’autres était tombé les armes à la main en 1957. Je ne connais même pas son visage étant donné que nous n’avons même pas une photo de lui. Voilà qu’aujourd’hui des agents sensés défendre et protéger le citoyen utilisent les méthodes de bandits et de vulgaires voyous », s’est indigné Ammar Lakehal.
Pour rappel, le jeune Massinissa a été interpellé dans la soirée du 27 juillet au moment où il revenait d’une visite qu’il avait effectuée à sa grand-mère âgée et qui souffre de graves maladies. Son père s’interroge sur les raisons de son transfert à Blida. « Mon fils a été enlevé et est actuellement séquestré à Blida. Pourquoi à Blida et pas à Tigzirt, Tizi ou même Alger ? Pourquoi ces agressions barbares contre nos citoyens ? », a-t-il demandé dans sa lettre, avant de lancer un défi au régime algérien : « Libérez Massinissa et tous nos détenus innocents et venez me confronter devant la justice d’un pays de votre choix ; un pays où les juges respectent la justice et droits Humains et si vous présentez la moindre preuve justifiant ma condamnation à perpétuité je rentrerai me constituer prisonnier dans vos geôles inspirés des goulag de l’ex union soviétique », a-t-il défié les autorités algériennes.
Lyes B.