ALGER (TAMURT) – Dans un « discours à la nation » prononcé, ce dimanche 29 décembre, devant les deux chambres du Parlement, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a honteusement qualifié l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal d’« imposteur qui ne connait pas son identité », envoyé par la France.
Arrêté à la mi-novembre à l’aéroport d’Alger, puis placé sous mandat de dépôt, l’homme de lettres franco-algérien Boualem Sansal a été évoqué, ce dimanche 29 décembre, par des termes scandaleux par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père, et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État », a déclaré le président adoubé par la junte militaire sous les applaudissements des députés et sénateurs algériens.
Né d’un père marocain et d’une mère algérienne, l’auteur de ‘’2084 : la fin du monde‘’ est connu pour ses critiques virulentes envers le pouvoir algérien et les islamistes. Il est poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’État » sur la base du controversé article 87 bis du code pénal algérien, à la suite de ses déclarations dans un média français selon lesquelles des territoires de l’Ouest algérien, comme Tlemcen, Oran et Mascara appartenaient dans le passé au royaume du Maroc.
Depuis la mi-décembre, l’auteur de « Le Serment des barbares », souffrant de plusieurs maladies, a été transféré de la prison de Koléa dans une unité de soins. Le 08 décembre dernier, la diaspora kabyle s’est mobilisée à l’appel de la ligue kabyle des droits de l’homme, en organisant un rassemblement à la place de la Nation, à Paris, pour réclamer la libération de l’écrivain Boualem Sansal et des dizaines de détenus politiques kabyles, qui croupissent injustement dans les geôles algériennes.
Aksil K.